Quand Sir Tim (Berners-Lee - "sir" car
annobli par la reine d'Angleterre), le
père du World Wide Web fait
un billet dans son blog sur la mort (ou au moins la "commoditisation" de ce dernier, on doit lire .... et réfléchir!
Que dit-il ce billet? Eh bien, il établit selon moi une sorte de
Pyramide des besoins de Maslow autour de l'évolution d'Internet:
- la première étape, ce fut l'III ("International Information Infrastructure") dont la partie américaine était la fameuse NII longuement évangélisée à partir de 1991 par AL Gore aux USA. Il s'agissait créer l'organisme primaire (i.e. le réseau de télécommunications de base) et d'assurer sa sécurité de fonctionnement à long teme. C'est finalement les 2 premiers étages de cette pyramide de Maslow: une infrastructure (le corps chez Maslow) qui fonctionne bien - niveau 1 - et une sécurité autour des besoins de base pour assurer ce fonctionnement (le niveau 2 chez Maslow)
- la seconde étape, ce fut le World Wide Web (WWW) qui a concrétisé le besoin de communication et d'expression au sein d'un groupe (le niveau 3 chez Maslow). Cette communication se matérialise par le World Wide Web avec ses liens inter-documents (en particulier avec la blogosphère) qui gravent cette communication et cette expression interpersonnelle dans le marbre
- la troisième étape qui naît maintenant, selon T. B-Lee, est le "Giant Global Graph" (GGG) qui matérialise les niveaux supérieurs de cette pyramide maslowienne où ce sont les besoins d'estime, de reconnaissance et d'appartenance sociale qui sont satisfaits. Selon TBL, nous nous ruons tous actuellement sur ces réseaux sociaux pour nous prouver (et prouver aux autres) que nous existons par la forme de reconnaissance sociale que représentent ces liens inscrits au sein des réseaux sociaux.
C'est finalement "je linke donc je suis" (
Excusez-moi Mr Descartes!...)
Le Web suit finalement assez bien à la
théorie originelle de Maslow sur la psychologie humaine: dès qu'un besoin est assouvi, on passe au besoin de niveau supérieur.
La partie finale de l'article de TBL pose un autre problème de fond: à qui appartient la description de ce réseau de relations interpersonnelles (
à 6 degrés de séparation maximum!) planétaire? Eh bien, en père du WWW, il ne pouvait prôner autre chose que "à personne et à tout le monde en même temps". Il veut une architecture ouverte tout simplement.
L'accès à ces informations très privée sera bien sûr limitée par les principes du
"manifeste du Web Social Ouvert" où c'est le propriétaire de ses relations et non le réseau social (cf Facebook avec les
SocialAds et
Beacon) sur lequel il les a décrit qui définit et limite l'utilisation qui peut être faite de ces informations!
Pour aller vers ce système où le détenteur de ces relations en redevient le propriétaire légitime, TBL prédit (souhaite ?) que nous dirigeons vers une infrastructure ouverte, partagée et distribuée où ce réseau de relations n'est plus avidement capturée par un réseau ou l'autre (à cause des
immenses enjeux publicitaires qui gravitent autour ...) mais disséminé en petits morceaux sur de multiples sites serveurs interconnecté par des protocoles standards -
FOAF en est l'embryon - qui permettent la navigation d'une personne vers l'autre à travers le graphe réparti de leurs relations intermédiaires. Tout cela sans aucune
duplication de l'effort de saisie / administration sur des sites de réseaux sociaux multiples! [
Note:
Opensocial de Google n'est pas à mon avis un véritable pas dans ce sens puisqu'il fait finalement tout pour garder les données emprisonnées sur leur réseau social intial - il permet à des tiers de les "utiliser sur place", pas de les sortir...]
Le
DNS (Domain Name Service) a rendu l'Internet utilisable: c'est le "www.monsite.com" plutôt "234.23.57.137" (adresse IP) qui a sûrement fait que l'Internet est devenu ce qu'il est!
Eh bien, maintenant, il ne reste plus qu'à faire émerger le SNS = Social Network Service!
PS: non, je n'ai pas fumé avant d'écrire ce billet! ;-)
Source: blog
Media & Tech (par didier durand)