Que dit-il ce billet? Eh bien, il établit selon moi une sorte de Pyramide des besoins de Maslow autour de l'évolution d'Internet:
- la première étape, ce fut l'III ("International Information Infrastructure") dont la partie américaine était la fameuse NII longuement évangélisée à partir de 1991 par AL Gore aux USA. Il s'agissait créer l'organisme primaire (i.e. le réseau de télécommunications de base) et d'assurer sa sécurité de fonctionnement à long teme. C'est finalement les 2 premiers étages de cette pyramide de Maslow: une infrastructure (le corps chez Maslow) qui fonctionne bien - niveau 1 - et une sécurité autour des besoins de base pour assurer ce fonctionnement (le niveau 2 chez Maslow)
- la seconde étape, ce fut le World Wide Web (WWW) qui a concrétisé le besoin de communication et d'expression au sein d'un groupe (le niveau 3 chez Maslow). Cette communication se matérialise par le World Wide Web avec ses liens inter-documents (en particulier avec la blogosphère) qui gravent cette communication et cette expression interpersonnelle dans le marbre
- la troisième étape qui naît maintenant, selon T. B-Lee, est le "Giant Global Graph" (GGG) qui matérialise les niveaux supérieurs de cette pyramide maslowienne où ce sont les besoins d'estime, de reconnaissance et d'appartenance sociale qui sont satisfaits. Selon TBL, nous nous ruons tous actuellement sur ces réseaux sociaux pour nous prouver (et prouver aux autres) que nous existons par la forme de reconnaissance sociale que représentent ces liens inscrits au sein des réseaux sociaux.
Le Web suit finalement assez bien à la théorie originelle de Maslow sur la psychologie humaine: dès qu'un besoin est assouvi, on passe au besoin de niveau supérieur.
La partie finale de l'article de TBL pose un autre problème de fond: à qui appartient la description de ce réseau de relations interpersonnelles (à 6 degrés de séparation maximum!) planétaire? Eh bien, en père du WWW, il ne pouvait prôner autre chose que "à personne et à tout le monde en même temps". Il veut une architecture ouverte tout simplement.
L'accès à ces informations très privée sera bien sûr limitée par les principes du "manifeste du Web Social Ouvert" où c'est le propriétaire de ses relations et non le réseau social (cf Facebook avec les SocialAds et Beacon) sur lequel il les a décrit qui définit et limite l'utilisation qui peut être faite de ces informations!
Pour aller vers ce système où le détenteur de ces relations en redevient le propriétaire légitime, TBL prédit (souhaite ?) que nous dirigeons vers une infrastructure ouverte, partagée et distribuée où ce réseau de relations n'est plus avidement capturée par un réseau ou l'autre (à cause des immenses enjeux publicitaires qui gravitent autour ...) mais disséminé en petits morceaux sur de multiples sites serveurs interconnecté par des protocoles standards - FOAF en est l'embryon - qui permettent la navigation d'une personne vers l'autre à travers le graphe réparti de leurs relations intermédiaires. Tout cela sans aucune duplication de l'effort de saisie / administration sur des sites de réseaux sociaux multiples! [Note: Opensocial de Google n'est pas à mon avis un véritable pas dans ce sens puisqu'il fait finalement tout pour garder les données emprisonnées sur leur réseau social intial - il permet à des tiers de les "utiliser sur place", pas de les sortir...]
Le DNS (Domain Name Service) a rendu l'Internet utilisable: c'est le "www.monsite.com" plutôt "234.23.57.137" (adresse IP) qui a sûrement fait que l'Internet est devenu ce qu'il est!
Eh bien, maintenant, il ne reste plus qu'à faire émerger le SNS = Social Network Service!
PS: non, je n'ai pas fumé avant d'écrire ce billet! ;-)
Source: blog Media & Tech (par didier durand)
7 commentaires:
Très bon billet. On dirait que le concept du Global Graph commence à faire du chemin dans la communauté W3C. Le terme web 2.0 ayant été longtemps tabou, j'ai l'impression que les acteurs du web sémantique commencent à faire un peu de marketing :) Nova spivack en est aussi l'exemple avec son schéma montrant l'évolution du web. Il utilise les termes web3.0 et même 4.0. Faut faire rêver les ménagères comme on dit ;)
Oui, comme tu le dis, on croirait que tu as écrit ce billet pour réunir un maximum d'acronyme.
Plus sérieusement, c'est un billet que je relirai en détail.
Ces tentatives pour comprendre le web comme un ensemble cohérent, complet sont toujours passionnantes, justement parce que personne n'est capable de dépasser le point de vue local, celui où il se trouve. Moi, je croyais que le web servait seulement à Google à coller des adsense partout...
Maslow, pourquoi pas...
/ Eric
Salut Nicolas,
Il faut effectivement que le web 2.0 humaniste utilise les mêmes technique que celui plus commercial!
didier
Bonjour Eric,
C'est en réfléchissant tous ensemble (merci les blogs) qu'on peut mieux s'expliquer les phénomènes. N'est-ce pas?
Ah, la "Sagesse des Foules" ... (cf. le bouquin déjà évoqué)
cordialement
didier
un bon papier ....Toujours intéressant de retrouver la théorie qui est à la base de l'action et d'analyser ce qui s'est passé depuis son écriture. TBL continue à être trop idéaliste en pensant que les bailleurs du net vont arreter de se tirer la bourre pour obtenir "la masse critique" publicitaire...Cependant comment ne pas être d'accord avec lui, même en prenant comme base les théories de communication : rien de plus efficace que de viser une cible de prescripteurs pré-segementée par son incription dans une communauté de pratiques ou d'idées...C'est juste que les mentalités doivent évoluer ! Pour le moment TBL a encore quelques longueurs d'avance (comme souvent)...
Bonjour Lovny,
On est bien d'accord: il faut toujours des gens comme TBL avec qq bonnes longueurs d'avance pour tirer la "meute" en avant
cordialement
didier
Premièrement, parce qu'il faut bien lancer un nouveau concept étant donné que le web 2.0 s'essouffle depuis que l'internaute lambda se l'ait approprié
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