vendredi, février 27, 2009

Facebook publie sa Constitution

Les derniers mouvements unilatéraux de Facebook se sont toujours soldés par de cuisants échecs:
Mark Zuckerberg, le ceo, en a tiré les leçons: il publie un draft de Constitution de Facebook (en 2 documents) sur laquelle tout un chacun peut apporter un feedback d'ici à fin Mars pour enterriner ensuite la première version. Le Point donne tous les détails de cette nouvelle forme de démocratie participative en ligne.

C'est certainement une première mondiale à ce moment: " Our main goal at Facebook is to help make the world more open and transparent. We believe that if we want to lead the world in this direction, then we must set an example by running our service in this way. We sat down to work on documents that could be the foundation of this and we came to an interesting realization—that the conventional business practices around a Terms of Use document are just too restrictive to achieve these goals. We decided we needed to do things differently and so we're going to develop new policies that will govern our system from the ground up in an open and transparent way"

Pourquoi cette (nouvelle) attitude ? [Matérialisée par les explications officielles de Facebook ci-dessous] Parce que Facebook est une plate-forme communautaire: en conséquence, elle ne peut trancher le noeud gordien des enjeux de son service en sa seule faveur. Ce serait l'exode immédiat des membres vers une autre terre d'accueil .... et la ruine en conséquence.

De plus, nous nous dirigeons vers une société de la transparence totale (à tort ou à raison...): Facebook ne peut donc peut faire autrement que de débattre des règles de son écologie dans sa propre Agora.

Peut-être dur à vivre au début, mais sûrement "hygiénique" pour le long terme!

Facebook New Governance Rules FR 260209

Source: blog Media & Tech (par didier durand)

jeudi, février 26, 2009

Google News et publicité: Alea jacta est!

Le Rubicon est franchi par Google sur son service News: le blog Google News annonce effectivement la mise en place de publicité sur Google News.

C'est prudent pour l'instant que ce n'est fait que dans les résultats de recherche sur Google News pas dans la consultation standard de la synthèse de cet agrégateur d'informations



Pourquoi cette avancée ? Parce que Google ressent aussi la crise: il a arrêté récemment les tentatives incertaines et couteuses, hors de son core business, comme la commercialisation de publicité pour la presse et pour la radio trop peu lucratives. Il doit en parallèles faire feu de tout bois et ne plus laisser d'argent sur la table (200 millions annuels pour Google Image par ex.)

Pourquoi cette prudence en limitant (pour l'instant....) aux seuls résutats de recherche? Parce que Google News est un levier colossal sur le trafic des sites Internet des éditeurs de presse. Il attire les foudres de ces derniers qui ne peuvent malgré tout s'en passer.

Et là, comble de l'outrage: Google va monétiser leurs contenus défendus becs et ongles à travers les droits d'auteur.

Je prends les paris: une protestion véhémente, officielle des éditeurs pour très bientôt!.... Voire un nouveau procès.

Source: blog Media & Tech (par didier durand)

mercredi, février 25, 2009

La chanson d'Hadopi...re: pour le meilleur?

Jérôme (bravo pour la créativité!) a encore frappé avec sa chanson sur l'Hadopi


The Hadopi Song from jcfrog on Vimeo.

Voilà qui résume bien (et humoristiquement....) le problème très chaud et immensément controversé de ce projet de loi à nouveau discuté en Mars à l'Assemblée Nationale

Hadopi = "Le projet de loi « Création et Internet », parfois baptisé « loi Hadopi », ou encore « loi Olivennes » d'après son principal inspirateur, est un projet de loi français concernant principalement les droits d'auteur sur Internet. Il propose la création d'une autorité administrative indépendante qui aura pour rôle la mise en œuvre d'une « réponse graduée » contre le téléchargement numérique illégal. c'est le fameux projet de loi" Je conseille la lecture de la page complète sur Wikipedia. Ma référence "live" sur le sujet c'est Guillaume sur Numérama

Source: blog Media & Tech (par didier durand)

lundi, février 23, 2009

Cloud Computing: 25% de la production Intel pour les serveurs en 2012!

Intel prédit que 25% de sa production chips serveurs (microprocesseurs et autres composants) seront destinés à des machines installées dans des centres de Cloud Computing d'ici à 2012 - sauf impact violemment négatif de la récession actuelle.

Aujourd'hui, c'est 10% déjà selon Jason Waxman qui supevise ce secteur chez le fondeur en précisant que les Google, Yahoo, Microsoft,Facebook, etc.. achètent chacun des milliers de machines chaque mois!

On a clairement des signes extérieurs de cette concentration du marché:
le degré d'automatisation de ces immenses centres est "mathématiquement prouvable": selon Waxman, ils passent 75%+ de leur dépenses en électricité (25%) et achats de ces serveurs (50%). Dans les centres plus petits, cela ne représente que 50% voire moins que la part des ressources humaines devient dominante. J'ai personnellement de l'expérience sur une ferme de qq centaines de serveurs où le ratio est effectivement fondamentalement différent!

En tout cas, ces chiffres de source Intel prouve la véracité du dernier bouquin de Nick Carr: "the Big Switch" (dont je recommande la lecture): l'énergie informatique passe actuellement du stade de produit acheté à la pièce au stade de service payé à l'utilisation. L'adaptation des prestataires au besoin des entreprises va en définir la vitesse de bascule.

Ces données confortent également ma (modeste) théorie personnelle de 2004: la catalysation du Utility Computing par l'Open Source.

Source: blog Media & Tech (par didier durand)

samedi, février 21, 2009

Google Ocean ravive le mythe de l'Atlantide!

La récente sortie de Google Earth v5.0, i.e Google Ocean (voir détails) ravive le mythe de la cité perdue de l'Atlantide.Un ingénieur aéronautique anglais, Bernie Barmond, a reperé ces tracés ci-dessus que l'on peut prendre pour les rue d'une ville (de la taille du pays de Galles!...) , on l'aurait donc localisé à 600 miles à l'Ouest des Canaries (coordonnées: 31 15'15.53N 24 15'30.53W).

Google dément même si il reconnaît des découvertes via Google Earth(des vestiges romains, une forêt virginale avec des espèces inconnues au Mozambique, etc...): il prétend que ce sont seulement les traces d'un bateau de recherche océanique.

Sortez les tubas pour aller vérifier ! Le premier sur place nous confirme svp...

Si le mythe créé par Platon s'avérait réel, ce serait finalement la théorie de Jules Verne qui serait la plus proche. C'est d'ailleurs confirmé par le Telegraph qui a fait appel à un expert de l'Atlantide, le docteur Charles Orser, qui trouve la découverte "fascinante" car parfaitement corrélée aux arguments les plus fondés autour de cette cité !

PS: le roman éponyme de Pierre Benoît m'a beaucoup plu quand je l'ai lu il y a fort longtemps. Si vous cherchez un bouquin pour vos soirées après-ski du moment, je vous le conseille.

Source: blog Media & Tech (par didier durand)

mercredi, février 18, 2009

Google Street View a le droit de photographier votre allée! Dixit le tribunal

Le billet d'Eric Goldmann peut inquiéter les paranoiaques du respect de la sphère privée, clairement mise à mal par Google Street View (y.c parmi les péripatéticiennes ou durant les moments les plus intimes) même si ses efforts récents de floutage des visages sont une claire marque de bonne volonté

La justice américaine vient de trancher le procès des époux Boring aux USA qui avait attaqué Google pour son service Streetview puisque le géant de Mountain View se permettait de photographier leur allée de jardin sans autorisation préalable.

Elle a tranché en faveur de Google: il n'a rien a retirer de son service ni à dédommager les plaignants en aucune manière. La justice a entre autres considéré que le fait de ne pas utiliser l'option d'opt-out de Google Street View était un quasi-accord (implicite).

La justice semble donc permettre cette société de la transparence totale vers laquelle nous nous dirigeons de manière inéluctable.

En tout cas, une excellente jurisprudence en faveur de Google dans ce domaine tellement stratégique de la géo-localisation....

Source: blog Media & Tech (par didier durand)

lundi, février 16, 2009

Logiciels IBM sur Amazon EC2 = MS-DOS sur IBM PC?

La récession que nous vivons est comme je l'ai déjà écrit le bon moment pour Amazon afin de faire levier sur ses services de cloud computing (EC2 pour la puissance de calcul, S3 pour le stockage) dans les entreprises: celles-ci sont réceptives comme jamais à toutes les sources d'économies potentielles. Le succès est déjà là, mais transformer la crise en opportunité d'affaires ne se refuse pas!

La disparition des investissements (donc la réduction des besoins en capitaux) et leur transformation en coûts opérationnels à un montant correspondant à une utilisation effective (à l'heure) est forcément séduisant dans la tempête actuelle.

Malgré tout les entreprises bien établie sont frileuses: avant de plonger dans ces nouveaux services perçus actuellement comme ciblant plutôt les startups, il leur faut des gages.

Eh bien, IBM vient d'en apporter de taille à Amazon en montant un partenariat conjoint dans lequel il va mettre ses logiciels célèbres (UDB/DB2, Websphere, etc...) à disposition des clients (industriels) de EC2 qui pourront ainsi les louer à l'heure.

On parle souvent du bouleversement sysmique du modèle d'affaires de Microsoft (basé jusqu'à présent sur les licences payées une fois pour toutes) apporté par les applications SaaS en ligne type Google Docs. Pour preuve: l'attaque en règle en provenance de Redmond. Pour IBM, c'est finalement beaucoup plus naturel: le modèle naturel de logiciel (sur les mainframes) est la location.

La seule différence, c'est que la location sur mainframe est permanente et pas à l'heure d'utilisation. Elle est également beaucoup plus coûteuse que'IBM va pouvoir exiger dans cet environnement originellement Open Source, donc gratuit. On pourra valider ceci dès la sortie officielle des prix, pas encore effective à ce jour.

Pour une entreprise, la gratuité de l'OSS est sa première vertu: j'ai déjà abondamment défendu cette thèse. N'en déplaise aux chantres (idéalistes ?) du Logiciel Libre qui place eux cette Liberté d'étudier, copier, redistribuer au premier plan.

IBM, avec ce partenariat, pose donc son sceau sur les services de Cloud Computing d'Amazon: c'est en quelque sorte un blanc-seing (décérébrant selon JM. Salaun) qu'il donne aux entreprises pour se lancer dans l'utilisation de ces services à la demande. Il avait de même adoubé MS-Dos quand il avait acquis sa licence auprès d'une petite société inconnue du nom de Microsoft. On sait ce qu'elle est devenue depuis....

Cette validation de Big Blue aura-t-elle le même effet sur la filiale autonome qu'Amazon a fondé autour de ces nouveau services ? L'avenir le dira mais une démarche de Big Blue à la Sun ("I eat my own food") ne pourrait qu'y aider!

Source: blog Media & Tech (par didier durand)

vendredi, février 13, 2009

Google et publicité radio: plus de bonnes ondes!

Google arrête la commercialisation de la publicité radio (via l'extension de sa plate-forme Adwords à ce canal publicitaire après l'acquisition de DMarc).

Cela fait suite à un arrêt similaire de la commercialisation de la publicité presse via le même Adwords.

Je peux donc ravaler mon vieux billet où j'écrivais que la croissance de Google viendrait des médias traditionnels à cause de la taille de ce gâteau publicitaire historique de 630 milliards de dollars, encore 10 fois plus gros à ce jour que celui de la publicité online.

Il ne faut - à mon avis - pas croire ce qui est annoncé: que le géant de Mountain View va, à la place, se concentrer sur la publicité dans le streaming audio. C'est un marché ridicule (même pas sur le radar EMarketer).... pour son chiffre d'affaires en milliards de dollars.

Mais, finalement, je trouve que c'est une force supplémentaire pour Google que de savoir dire "Stop": il reste humble face à la colossale récession en route dans les médias traditionnels et ne veut donc pas gaspiller ses cartouches en vain.

Il revient aux 2 axes majeurs (search + publicité contextuelle) de son business model fondamental qui en ont fait le colosse actuel.

Beaucoup trop de sociétés s'entêtent au-delà du raisonnable quand elles ont ouvert de telles explorations de nouveaux marchés.... Google ne veut être de celles-là.

"Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis" dit le proverbe. [Et "c'est ce que j'ai toujours dit" ajoutait Coluche! ;-) ....]

Source: blog Media & Tech (par didier durand)

jeudi, février 12, 2009

calculateurs Google dans une ancienne papeterie: signe des temps?

Google planifie de racheter une ancienne papeterie pour y installer un centre de calcul. Un vrai symbole.....

La victoire des bits sur les atomes? Mr Negroponte et son "Homme Numérique" doit se sentir ainsi aujourd'hui encore plus visionnaire.

En plus, c'est en Finlande, un des hauts lieux mondiaux de la production de papier: mon papa, ex-papetier, me l'a 1'000 fois répété durant mon enfance.

Autant boire la coupe jusqu'à la lie....

Source: blog Media & Tech (par didier durand)

mardi, février 10, 2009

Téléphonie mobile: 60%+ de l'humanité abonnée en 2009

Si vous cherchez des données récentes sur le monde de la téléphonie mobile, je vous conseille ce billet du blog "Communities dominate brands" (blog compagnon du livre éponyme):
  • 4 milliards d'abonnés sur 6.7 milliards d'être humains: 60% de l'humanité est abonnée à un service de téléphonie mobile
  • en comparaison: 1.2 milliards de lignes de téléphonie fixe, 1.4 milliards d' utilisateurs Internet, 1 milliard de PC / laptops en service, 480 millions de journaux imprimés chaque jour, 800 millions d'automobiles en circulation, 850 millions d'abonnés à la TV payante (câble, satellite) et 1.7 milliards d'utilisateurs de cartes de crédit
Le parc matériel se renouvelle très vite: entre 2 et 3 ans puisque 1.8 milliards de téléphones se sont vendus l'an dernier. A comparer à 280 millions de PC / laptops vendus l'an dernier.

Ce que cela veut dire: les iPhones et autres Androids, i.e les smartphones élitistes d'ajourd'hui seront les téléphones des masses d'ici 3 ans grâce aux effets de la loi de Moore.

La puissance de ces "petites bêtes", c'est celle du supercomputer d'il y a 20 ans, d'un mainframe vieux de 15 ans, d'un PC haut de gamme vieux de 10 ans, d'un laptop perfomant vieux de 5 ans. mainframe.

L'industrie mobile a dépassé les 1'000 milliards de dollars en 2008: elle est à égalité avec l'armement et l'automobile. Elle est ainsi 2 fois plus grosse que l'industrie du broadcasting (TV, radio), celle de la publicité, du voyage aérien et des boissons sucrées.

Ces 1'000 milliards se répartissent à 80% pour les revenus de services et 20% pour le matériel (150 milliards pour les combinés, 50 milliards pour la construction des réseaux).

En conclusion, vu la taille des enjeux, on peut comprendre la priorité placée par un Google sur les services mobiles (Android, formes publicitaires, etc...) même si des nouveautés comme Google Latitude sont sûrement un peu "polémiques" à ce moment.

Source: blog Media & Tech (par didier durand)

jeudi, février 05, 2009

Google Latitude: too much ?

Google a lancé Latitude, le service qui permet de savoir en temps réel où sont vos proches (consentants) avec le téléphone mobile (Blackberry, iPhone, Android, etc....équipé de GPS ou pas) dans le rôle du mouchard. TomHtml sur Zorgloob ou Henri sur 2803 vous donnent tous les détails du fonctionnement. Il est déjà mondial puisqu'il marche déjà en France pour eux: c'est la force de la machine de guerre Google....

Au passage, Google, qui utilise autant GPS que triangulation cellulaire, pulvérise / annihile la valeur marchande du service de géo-localisation que les opérateurs mobiles souhaitent facturer très cher (mais sans succès) depuis de nombreuses années aux développeurs tiers.

Mais, ce n'est pas de la destruction créatrice de Schumpeter version Google dont je parlerai aujourd'hui. Je vais me focaliser sur la valeur publicitaire de Google Latitude: c'est plutôt de l'outrageux avantage publicitaire qu'il va ainsi récupérer qui m'inspire (puisque c'est mon activité nourricière actuelle).

J'ai fait un peu de recherche: Google Latitude est dans la sphère des applications mobiles de Google. Au sujet du respect de la sphère privée, les conditions d'utilisation disent: "We use your information to process and personalize your requests. We also use the information for support, to develop new features, and to improve the overall quality of Google's products and services."

En substance, Google peut faire à peu près ce qu'il veut des données de positionnement qu'il récolte pour améliorer ses autres services (cf. le "overall" ci-dessus)

Voilà qui ouvre la voie à des schémas publicitaires de ciblage assez funs puisque cette application sera active en permanence dans ma poche:
  • je suis dans un magasin: Google peut m'envoyer à cet exact instant de la publicité mobile pour le type de produit que je suis en train de me préparer à acheter du genre "10% de réduction pour vous sur présentation de ce coupon si vous sortez de cette boutique pour aller dans celle qui est 50m plus loin". C'est facile pour lui: à travers son Google Local Business, le géant de Mountain View connaît aussi le positionnement de tous les commerces.
  • je reviens devant mon PC et je suis resté loggé sur Google (i.e pas de déconnexion explicite de ma part lors du dernier passage sur Gmail par ex.): le moteur, qui connaît déjà parfaitement mon historique personnel de navigation Web pour mieux me cibler dans son AdRank, peut de plus m'envoyer sur le moteur ou sur les centaines de milliers de sites AdSense des pubs très ciblés sur les lieux (magasins, etc.), que j'ai fréquenté dans les minutes qui ont précédé mon retour sur le PC ou même en fonction d'un historique de localisation bien plus ancien. Excellent pour le coût du clic (qui augmente déjà pour d'autres raisons...)!
Je vous laisse identifier toutes les autres variantes à partir de là....

Cela devient un avantage quasi-indécent pour faire grossir le gros million d'annonceurs Adwords actuel: la Base de Données des Intentions, cantonnée jusqu'à présent au online, se trouve maintenant exponentiellement enrichie par l'apport d'informations très pointues sur la vie offline (... d'ailleurs qui du coup ne l'est plus "off").

Quel marketeur n'y trouvera pas d'avantage ?

Je l'ai déjà écrit "la personnalisation parfaite implique la surveillance permanente". C'est le prix que nous, humbles utilisateurs, auront à payer pour ce nouveau nirvana! (euh.... nouvel enfer?)

Le revers de la médaille: Google se place encore un peu plus sur le fil du rasoir du respect de la sphère privée. Attention aux faux-pas: l'EFF continue la surveillance réciproque....

Source: blog Media & Tech (par didier durand)

mardi, février 03, 2009

Skype: plus y'a de gruyère, moins y'a de gruyère?.....

Jean-Mercier publie cette table pour nous donner l'historique du développement de Skype par rapport aux millions d'utilisateurs simultanés en pointe:


Le développement reste très rapide: il n'a fallu que 3 semaines pour passer de 15 à 16 millions d'utilisateurs simultanés en pointe. Mais, il n'a plus les caractères de record historique dans l'histoire industrielle que M. Meeker lui accordait dans la période de démarrage.

Om Malik dans un récent billet très intéressant montre que Skype a désormais un problème paradoxal à traiter: il est victime de son succès!

Avec 405 millions d'utilisateurs inscrits qui génèraient en 2008 65 milliards de minutes gratuites Skype-vers-Skype et 8.5 milliards de minutes SkypeOut (la majeure partie des revenus 2008 à 546 millions de dollars), il n'a qu'une solution: trouver plus d'utilisateurs pour grandir puisque le revenu par utilisateur reste constant voire décline lègèrement.

Mais, plus il trouve d'utilisateurs nouveaux, plus ceux-ci retrouvent leurs amis sur Skype et moins ils ont besoin de SkypeOut....

Je peux en témoigner personnellement: j'ai déjà expliqué mon utilisation massive de Skype en tant que (a) télétravailleur frontalier pour parler en permanence via instant messaging (IM) et appels vocaux à mes "collègues quotidiens" et (b) employé d'un groupe international pour des conférences téléphoniques intercontinentales avec mes "collègues plus éloignés".

La dernière utilisation en date qui se profile maintenant, c'est l'utilisation avec fournisseurs, partenaires et clients: l'IM associé à la fonction de gestion de la présence est vraiement idéal pour tisser des liens de collaboration très étroits.

En clair, l'utilisation de Skype explose chez Publicitas! Il a, pour moi et nombre de collègues, remplacé la majeure partie de nos communications téléphoniques traditionnelles avec des avantages de meilleure productivité (gestion de la présence) en bonus.

Il est clair que si c'est ainsi dans toutes les sociétés, le syllogisme du gruyère ("plus y'a de gruyère, moins y'a de gruyère") est 100% valide pour Skype: plus il y ade Skype [gratuit par adhésion de nouveaux membres¨], moins il y a de Skype [payant par SkypeOut, destiné à atteindre les non-membres et pourtant initialement lancé comme moteur principal des revenus de Skype]

A l'extrême du paradoxe, Skype qui aura au passage décimé les opérateurs de téléphonie classique, sera responsable de son propre hara-kiri: quand "toute la planète" sera sur Skype, cette société sera exterminée par son propre succès en détruisant toute source de revenus.

Une démonstration par l'exemple que l'économie du gratuit ne peut être une fin en soi: elle ne peut exister qu'en période de transition où un nouveau système, profitant des avancées technologiques qui créent un différentiel de prix, forge sa place en laminant les revenus des acteurs historiques ?

A terme, quand il a fait place nette, il doit ensuite retourner à un modèle payant lui permettant de vivre à long terme. Ne serait-ce pas la "destruction créatrice" de Schumpeter dans sa version 2.0, i.e. adaptée à "l'économie du gratuit" si âprement défendue par C. Anderson, déjà père de la Longue Traîne?

NB: A 500 millions de dollars de chiffres d'affaires et face à un tel succès d'usage, c'est un problème qui reste finalement fort agréable à gérer pour Skype sauf peut-être si on est Ebay, la maison-mère, et que l'on avait mis des espoirs encore plus grands encore dans cette acquisition fort coûteuse.

Source: blog Media & Tech (par didier durand)