jeudi, février 05, 2009

Google Latitude: too much ?

Google a lancé Latitude, le service qui permet de savoir en temps réel où sont vos proches (consentants) avec le téléphone mobile (Blackberry, iPhone, Android, etc....équipé de GPS ou pas) dans le rôle du mouchard. TomHtml sur Zorgloob ou Henri sur 2803 vous donnent tous les détails du fonctionnement. Il est déjà mondial puisqu'il marche déjà en France pour eux: c'est la force de la machine de guerre Google....

Au passage, Google, qui utilise autant GPS que triangulation cellulaire, pulvérise / annihile la valeur marchande du service de géo-localisation que les opérateurs mobiles souhaitent facturer très cher (mais sans succès) depuis de nombreuses années aux développeurs tiers.

Mais, ce n'est pas de la destruction créatrice de Schumpeter version Google dont je parlerai aujourd'hui. Je vais me focaliser sur la valeur publicitaire de Google Latitude: c'est plutôt de l'outrageux avantage publicitaire qu'il va ainsi récupérer qui m'inspire (puisque c'est mon activité nourricière actuelle).

J'ai fait un peu de recherche: Google Latitude est dans la sphère des applications mobiles de Google. Au sujet du respect de la sphère privée, les conditions d'utilisation disent: "We use your information to process and personalize your requests. We also use the information for support, to develop new features, and to improve the overall quality of Google's products and services."

En substance, Google peut faire à peu près ce qu'il veut des données de positionnement qu'il récolte pour améliorer ses autres services (cf. le "overall" ci-dessus)

Voilà qui ouvre la voie à des schémas publicitaires de ciblage assez funs puisque cette application sera active en permanence dans ma poche:
  • je suis dans un magasin: Google peut m'envoyer à cet exact instant de la publicité mobile pour le type de produit que je suis en train de me préparer à acheter du genre "10% de réduction pour vous sur présentation de ce coupon si vous sortez de cette boutique pour aller dans celle qui est 50m plus loin". C'est facile pour lui: à travers son Google Local Business, le géant de Mountain View connaît aussi le positionnement de tous les commerces.
  • je reviens devant mon PC et je suis resté loggé sur Google (i.e pas de déconnexion explicite de ma part lors du dernier passage sur Gmail par ex.): le moteur, qui connaît déjà parfaitement mon historique personnel de navigation Web pour mieux me cibler dans son AdRank, peut de plus m'envoyer sur le moteur ou sur les centaines de milliers de sites AdSense des pubs très ciblés sur les lieux (magasins, etc.), que j'ai fréquenté dans les minutes qui ont précédé mon retour sur le PC ou même en fonction d'un historique de localisation bien plus ancien. Excellent pour le coût du clic (qui augmente déjà pour d'autres raisons...)!
Je vous laisse identifier toutes les autres variantes à partir de là....

Cela devient un avantage quasi-indécent pour faire grossir le gros million d'annonceurs Adwords actuel: la Base de Données des Intentions, cantonnée jusqu'à présent au online, se trouve maintenant exponentiellement enrichie par l'apport d'informations très pointues sur la vie offline (... d'ailleurs qui du coup ne l'est plus "off").

Quel marketeur n'y trouvera pas d'avantage ?

Je l'ai déjà écrit "la personnalisation parfaite implique la surveillance permanente". C'est le prix que nous, humbles utilisateurs, auront à payer pour ce nouveau nirvana! (euh.... nouvel enfer?)

Le revers de la médaille: Google se place encore un peu plus sur le fil du rasoir du respect de la sphère privée. Attention aux faux-pas: l'EFF continue la surveillance réciproque....

Source: blog Media & Tech (par didier durand)

4 commentaires:

Chacsam a dit…

J'ai effectivement bien aimé leurs conditions de privacy.

Didier Durand a dit…

Bonjour Chacsam

Très "fluides", n'est-ce pas?
cordialement
didier

hubert guillaud a dit…

Très bons exemples, d'autant plus frappants quand on sait que la ville, pour certains spécialistes, subvertit notre capacité à résister à la tentation consumériste : http://www.internetactu.net/2009/01/12/comment-la-ville-nuit-elle-a-notre-cerveau/

Didier Durand a dit…

Bonjour Hubert,

Toujours très intéressants, vos liens! merci

PS: j'ai de la chance: je vis dans mes monts du Jura loin de la ville! ;-)
cordialement
didier