Il s'agit pour Google comme déjà écrit de faire fonctionner la "loi de conservation des profits attractifs" de Clayton Christensen en générant une concurrence effrénée au niveau des réseaux sociaux eux-mêmes afin de transporter leurs "profits" (au moins partiellement....) ailleurs
Les développeurs d'applications tiers deviendraient alors les vecteurs de ces profits déplacés. Comme ces développeurs seront petits et nombreux, beaucoup utiliseront certainement les formes publicitaires de Google au vu de son hégémonie publicitaire actuelle.
Ainsi, puisque Google sait agréger ces petits ruisseaux pour former un fleuve qui devrait couler à 15 milliards anuels pour 2007, la boucle sera bouclée!
La chronologie récente est conforme à cette tactique:
- Google annonce l'API Opensocial en tant que standard pour lancer la maximisation du nombre de réseaux tout en garantissant une homogénéité parfaite (ueh, pas encore tout à fait...) aux développeurs afin qu'ils n'aient à écrirer leur application qu'une seule fois mais qu'elle puisse fonctionner sur cette myriade de réseaux. Le fameux "Write Once, Run Anywhere" (pas encore tout à fait atteint: la première version de mon gadget / Widget IGCheck le montre clairement!)
- Facebook se défend en proposant à ces réseaux (concurrents!) d'obtenir une licence de ses propres API. Il s'agit de tenter de garder le contrôle en pilotant la définition des APIs
- Google enfonce le clou en réduisant encore le ticket d'entrée par le support intensif au projet Shindig lancée par la Fondation Apache. Les différents projets de cette fondation remporte (presque) toujours un vif succès : voir les parts de marché du serveur Apache lui-même comme meilleure preuve.
Pour booster Shindig, Google vient de réaliser la première livraison de sources à Shindig et parallèlement annonce le passage à l'Open Source des sources du système Google Gadgets qui sont le conteneur naturel des fonctions Opensocial.
Donc, en théorie (tout au moins...) , d'ici quelques mois, 2 "coups de cuillères à pot":
- je télécharge Shindig
- je l'installe sur mon serveur
Pourquoi tout ceci ? Parce que la publicité sur les réseaux sociaux explose: chez Aziz via Mashable, on voit que eMarkeeter a complété (dans ce nouveau rapport) sa prévision de 900 millions de dollars de dépenses aux USA en 2007 pour la publicité dans les réseaux sociaux par une estimation mondiale à 1.22 milliards. Les prévisions pour les années à venir sont tout aussi encourageantes: la croissance de la publicité sur les réseaux sociaux y sera très supérieure (voir les fins de ligne ci-dessus) à la croissance de la publicité Internet en général: +24% pour la pub Internet globale contre +155% pour les réseaux sociaux
Cette bataille de standards technologiques, c'est finalement une bataille de gros sous pour la capture de la croissance!
Comme d'habitude, non?
Source: blog Media & Tech (par didier durand)
2 commentaires:
Comment expliques tu le ralentissement de cette croissance ?
75% en 2008
34% en 2009
23% en 2010
16% en 2011
Pour ma part je ne trouve pas ca logique. Facebook et MySpace sont les premiers gros SNS historiquement. C'est la tête de la longue traine. Or la tête ne représente que 20% de la taille totale. Les SNSs de niche, que j'appel portails verticaux dans mon blog sont en plein explosion et OpenSocial va encore accélérer cette tendance.
Le facteur critique est que cette évolution est à la fois technique:
http://nicolas.cynober.fr/blog/?p=9
et sociologique:
http://nicolas.cynober.fr/blog/?p=10
A mon avis cette étude sous-pondère la segmentisation du web, des communautés et la longue traine en générale.
Salut Nicolas,
Dans un précédent billet sur les applications Facebook, on voyait clairement que la loi de Long Tail ne s'applique pas aux réseaux sociaux car cette loi marche seulement sur les marchés matures. Ce qui est clairement le cas des SNSs....
Par ailleurs, la décroissance de la croissance au fil des années est normale...
a+
didier
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