mercredi, janvier 31, 2007

Les petits ruisseaux de La Longue Traîne ne font que quelques grandes rivières....

Lors de la publication de son article séminal sur la Longue Traîne ("Long Tail"), Chris Anderson avait annoncé - basé sur des travaux du MIT - qu'elle représentait 57% du chiffre d'affaires de la société Amazon

Dans le livre éponyme que j'ai longuement détaillé, il se faisait plus prudent sans plus vraiment citer de chiffres car le chiffre initial d'Amazon avait été largement contesté comme trop élevé.

Aujourd'hui, vu le nombre d'incompréhension autour de sa thèse, C. Andersson publie son guide "La Longue Traîne pour les critiques débutants" destinés à clarifier quelques points qu'il voit trop souvent dans les billets des blogs qui s'enflamment contre sa théorie.

Je retiens personnellement:
  • la part de la Longue Traîne est finalement (actuellement) de 25% chez Amazon selon une analyse révisée. Ce n'est quand même pas rien!
  • la (seule) VRAIE richesse dans la Longue Traîne vient de l'agrégation de tout l'UGC ("User Generated Content") pas de la production individuelle qui ne produit que des miettes d'euros dans l'immense majorité des cas. Google avec Adsense, MySpace, iTunes, EBay etc... en sont les exemples vivants.
A propos du deuxième point, ma compréhension actuelle du modèle économique de fonctionnement de La Longue Traîne est que les sociétés viables sont celles finalement prélèvent une commission "standard" (10% ->20%) sur des des revenus (très) faibles qu'elle apportent à une immense masse de producteurs UGC (vous et moi).

C'est pour moi le seul modèle qui fonctionne actuellement: le seul problème est que, dans un tel "Ordre du Monde", il n'y pas de place pour beaucoup d'acteurs ("the winner takes all")! Le flop récent de Quaero me fait dire que l'Europe a totalement loupé le coche face aux USA et que même "en ramant" la remontée est quasi-impossible...

Pour en revenir aux conséquences du modèle: cet apport financier des agrégateurs aux producteurs UGC est trop faible pour que les producteurs en fassent une activité professionnelle: ils gardent donc cette production comme hobby et l'agrégateur lui continue à prospérer de l'addition d'une infinité de micro-commissions!

Source: blog Media & Tech (par didier durand)

5 commentaires:

Anonyme a dit…

La longue traîne est un concept séduisant mais on découvre au fur et à mesure qu'en réalité elle ne fait que conforter la concentration de la distribution. Et en effet comme tu le soulignes justement elle ne permet pas de monétiser les activités, en bout de chaîne.
En clair il y a une barrière au delà de laquelle l'activité n'est plus rentable.

Anonyme a dit…

C'est le modèle que nous avons pris sur YouVox où les animateurs de chaque magazine le font comme job additionnel et dont rémunérés en fonction des revenus de leur webzine. Le reste des contenus étant de l'UGC éditorialisé pour donner une forte tonalité éditoriale au magazine. C'est un support participatif qui permet aux bloggers d'avoir une meilleure visibilité de part le trafic.

Anonyme a dit…

... en passant sur "le flop récent de Quaero". Quaero est enterré ? En tout cas, Exalead qui est partie prenante, a levé 12 millions d'euros il y a qq jours.

Anonyme a dit…

Bonjour Pierre,

Je maintiens que Quaero à son niveau étatique est enterré.

Le chemin de startups privés à but lucratif me semble beaucoup plus porteur: tant mieux qu'Exalead continue !(seule)

Anonyme a dit…

bonjour,

en complement quand on cite(en faisant un lien) la donnée que l'on utilisée pour produire de l'information, on met ainsi en oeuvre un principe que j'ai évoqué dans un billet qui veut que la "blogosphère" soit une sorte de matérialisation du principe de réseaux de neurones.

La "balade" de lien en lien nous fait converger vers une information de plus en plus riche, ou encore vers une réponse de plus en plus proche de la meilleure réponse de la question initiale.