mardi, janvier 31, 2006

Technologies: alors, bulle ou boum?...

C. Anderson (auteur de la très célèbre "Longue Traine" - voir la fin de ce billet sur le sujet) se livre dans le numéro de Février de Wired à une analyse très riche d'enseignements sur la situation économique et entrepreneuriale actuelle.

Certes, on peut admettre qu'il y a un peu de "bulle" (comme en 2001...) dans la valorisation de certains grands (cf les cours de Google & Yahoo) mais c. Anderson affirme (à raison) qu'il y a actuellement autre chose qui émerge dans l''économie: un boum entrepreneurial durable!

Il va même jusqu'à reconnaître la valeur d'une bulle économique comme celle de 2001: en ruinant certains investisseurs, elle prépare le terrain (infrastructures) pour le boum suivant. A titre d'exemple, l'explosion actuelle du haut débit doit certainement quelque chose à toutes ces start-ups télécoms de la fin du XXème siècle qui ont créé un colossal réseau de fibres optiques qui perdurent actuellement même si elles ne sont plus là pour l'exploiter!

Selon C. Andersson, les spécialistes du capital-risque investissent 5 fois moins que durant la bulle 1.0 et pourtant les startups du Web 2.0 bouillonnent! Par exemple, il y a une société très dynamique du Web 2.0 derrière chacune de ces APIs

Donc, sur le fond, cet article affirme que nous sommes dans un boum durable basé sur 3 éléments-clefs:
Ce dernier point amène d'ailleurs les opérateurs du capital-risque à se poser des questions: à quoi servent-ils dorénavant? Rick Segal, un "venture capitalist" américain renommé, voit les nouveaux entrepreneurs se passer aisément de ce qu'il leur apportait avant:
  • son carnet d'adresse: la blogosphère et tous les sites communautaires le remplace avantageusement
  • du capital: inutile! on peut louer une infrastructure plus que décente pour quelques dizaines de dollars par mois sans contrat et avec une simple carte de crédit...
Donc, pour C. Anderson, c'est cette absence de besoin de recours au capital-risque qui fait que nous entrons dans l'ère d'un boum entrepreneurial durable.

En effet, quand on peut se passer du capital-risque, il n'y pas cette pression de grossir vite à n'importe quelle condition (sans pérennité) pour permettre une plus-value maximale à ses "bienfaiteurs" à travers la sortie ("exit" est le terme consacré) prévue dès l'investissement initial.

L'entrepreneur peut donc prendre son temps pour construire un projet durable et "sain": innovant mais pérenne!

Messieurs les entrepreneurs, c'est le moment de mettre l'0uvrage sur le métier! Si bien sûr, il ne l'est pas déjà....

P.S.: pour N. Carr, il ne faut pas aller trop vite en besogne. L'investissement est une affaire d'offres et de demandes. Pour lui, la majeure partie des investisseurs (donc la majeure partie du capital) restent encore frileux "à tenter le coup à nouveau" après les gifles cinglantes de 2001. Mais, cette fièvre peut revenir et troubler à nouveau les prémisses actuelles pourtant si favorables à une innovation massive et durable en brouillant à nouveau la vraie valeur de ces nouvelles sociétés.

lundi, janvier 30, 2006

Madonna (via Warner Music) comme sonnerie (ringtone) sur Skype

Dès décembre, lors de la conférence annuelle du groupe Ebay maintenant aux commandes de Skype, il était clairement annoncé que le contenu "premium" (de qualité supérieur) serait l'un des moteurs de revenus pour l'opérateur de téléphonie Internet en 2006. Il s'agit d'atteindre les 200 millions de dollars de revenus confirmés plus récemment comme objectif!

Janvier n'est pas terminé que le cas se concrétise déjà: Skype et Warner Music ont conclu un accord sur ce thème. Et Warner Music met ses stars en 1ère ligne dès le début: les titres de Madonna, Green Day, Mike Jones, Paul Wall, D4L, T.I. pourront être utilisés en sonnerie.

C'est Madonna qui aura l'exclusivité pendant le lancement: on pourrait même y voir des métaphores dans ses titres mis en avant dans le communiqué de presse:
  • "Hung up": c'est bien sûr le téléphone classique qui est raccroché au profit de Skype ;-)
  • "Sorry": eh oui, désolé, messieurs les opérateurs historiques: il faut laisser la place aux "jeunes" ;-))
  • "Push": pousse toi (opérateur classique) de là que je (Skype) m'y mette ;-)))
Retour aux choses sérieuses: le challenge maintenant pour Skype est de recréer dans le monde de la téléphonie Internet le même business gigantesque (450 millions de dollars pour les membres de l'IFPI en 2005) dans les sonneries que celui qui est né en quelques années dans la téléphonie mobile!

Google en Chine: épilogue (au moins pour moi...)

Le sujet Google en Chine "garnit" maintenant la blogosphère: ce sera donc mon dernier billet (après celui-ci et celui-là) sur le sujet car d'autres sont plus aptes que moi à le commenter.

A titre d'épilogue, le post sur le blog officiel de Google justifie la démarche ainsi "Filtering our search results clearly compromises our mission. Failing to offer Google search at all to a fifth of the world's population, however, does so far more severely". La suite du billet explique que ce n'est qu'un premier pas "tactique" dicté par une situation particulère mais que Google travaillera d'arrache-pied au retour à une situation normale

A chacun de juger selon ses convictions.

Pour Jeremy Zawodny (de Yahoo...): c'est clair! Google a perdu son âme
mais de manière "cohérente" puisqu'il a retiré les lignes sur le refus de la censure dans l'aide en ligne à son service.

Ce paragraphe a été retiré: "Google does not censor results for any search term. The order and content of our results are completely automated; we do not manipulate our search results by hand. We believe strongly in allowing the democracy of the web to determine the inclusion and ranking of sites in our search results".

Pour la suite: voir Google.com avec cette requête!

Smart (Silicon) Valley: aussi le wifi gratuit?

La Silicon Valley, berceau mondial de la haute technologie, ne pouvait pas rester sur le quai quand le train des services wifi métropolitains (gratuits) démarre:
Donc, pour ne pas faillir à sa réputation, un accord "Smart Valley" a été signé entre les autorités administratives de la Silicon Valley et Intel pour couvrir presque 4'000 kilomètres-carrés par un réseau wifi.

Il engloberait d'ailleurs la zone de Moutain View: S. Ferry, manager du projet, va entrer en discussion avec Google pour permettre un "roaming" transparent dans cette zone. But: pas de rupture du service lors d'un déplacement dans la zone avec passage de la zone Google à la zone Smart Valley et réciproquement.

La Silicon Valley peut se rassurer: elle va donc revenir au niveau des autres autres pionniers!

InternetNews cite un rapport de Jiwire
. C'est un site qui recense les points d'accès ("hotspots") wifi sur la planète. Il en recense actuellement 101'774 dans 117 pays (dont 6'015 gratuits).

Les métropoles qui mènent la danse sont:
Aux USA, mènent la danse:
  • San Francisco (801)
  • New York (643)
  • Chicago (501)

index Google: 25 milliards de pages! Merci BigDaddy?

Philipp Lenssen signale qu'il a détecté une très forte augmentation de la taille de l'index Google avec 25 milliards de page.

J'ai fait mon propre essai avec la requête "* *": même chose pour moi !
Jean Véronis avait compté 21 milliards
en Septembre 2005: il y a donc augmentation de plus de 20%!

C'est sûrement la mise en place opérationnelle (progressive) du nouveau centre de calcul/données BigDaddy de Google (plus de données analysées - nouvel algorithme de ranking) annoncé par M. Cutts de Google début Janvier.

Même si après une solide polémique sur le sujet, les 3 grands (Yahoo, Google, MSN) avaient décidé de ne plus communiquer sur le sujet, on a quand même le droit de les surveiller sur ce thème...

vendredi, janvier 27, 2006

Google poursuivi chez lui par sa devise "don't be evil"

J'ai donné mon avis sur le célèbre "don't be evil" de Google à propos de son implantation en Chine

Je ne suis pas le seul à me souvenir de sa signification! N. Weinberg publie une photo sur Flickr (pris d'un article sur une manifestation de sympathisants de "Free Tibet"): des étudiants sont venus manifester sous les fenêtres de Google avec des panneaux retournant le célèbre slogan à l'envoyeur

"L'arroseur arrosé" en quelque sorte!

jeudi, janvier 26, 2006

Google et la Chine: "don't be evil! ... if you can"

Alors qu'il joue les fanfarons face à son gouvernement pour s'ériger en chantre du respect de la sphère privée (en vue de monter encore sa popularité), il n'hésite pas à céder aux exigences du gouvernement chinois pour accéder au potentiel économique certes énorme de ce marché.

Libération résume la situation: " Après Yahoo et Microsoft, Google vient à son tour d'acquiescer à la censure imposée par le gouvernement chinois, en échange de l'ouverture à son profit du marché local de l'Internet, le deuxième au monde par le nombre de ses internautes (111 millions).

«En vue d'opérer en Chine, s'est justifié mardi un haut responsable du moteur de recherche, Andrew McLaughlin, nous avons retiré une partie du contenu des recherches disponibles sur notre banque de données Google.cn, en conformité avec les lois, règles et politiques locales.»

En conséquence, tous les sites comportant des termes déplaisant au Parti communiste au pouvoir ­ qu'il s'agisse de «démocratie», «Falungong» (une secte bouddhiste réprimée), «indépendance de Taiwan», «dalaï-lama», des noms de dissidents, de toutes choses petites et grandes écornant l'image du pays ­ seront soit expurgés soit en partie filtrés, comme c'est déjà le cas sur les moteurs de recherche chinois (Sohu.com, Baidu.com) ou étrangers."

Zoorgloob rappelle que ce ne sont pas les premières concessions de Google en Chine (certaines source exclues de Google News)

Ma modeste analyse:

  • La devise quasi-officielle de Google est "don't be evil" (mes billets sur ce thème: 1, 2, 3, 4 )"éluder" des résultats et des informations que l'on connaît au profit de résultats économiques semble être une vraie déviation par rapport à cette volonté de candeur, de droiture et d'innocence.
  • Sergey Brin a déclaré - lors du lancement du programme publicitaire AdSense / Adwords - qu'il ne serait jamais prêt à corrompre la qualité des résultats du célèbre algorithme PageRank par des liens sponsorisés cachés dans les résultats quel qu'en soit le prix à payer. Sur Google.cn, PageRank sera "supervisé" semble-t-il...
Finalement: dur, dur de respecter une ligne de conduite aussi ambitieuse que le "don't be evil" proclamé à l'entrée en Bourse de Google.

mercredi, janvier 25, 2006

Ebay: de bons chiffres 2005 mais la concurrence émerge....

EBay a finalement annoncé de bons chiffres définitifs 2005 parfaitement en ligne avec sa conférence de synthèse de décembre sur l'ensemble du groupe (y.c les objectifs Paypal & ceux pour Skype):
  • Dernier trimestre : bénéfice = 280 millions de dollars (+34% / T4 2004). Chiffres d'affaires à 1.33 milliards de dollars (+42%).
  • 1.9 milliards d'objets proposés durant l'année (pas forcément vendus). C'est 33% de plus que l'année précédente. La valeur des objets finalement vendus pour l'année s'élève à 44.3 milliards de dollars (+30% par rapport à 2004).
  • Paypal a finalement traité pour plus de 27.5 milliards de dollars dans ses transactions
  • Durant le dernier trimestre, 35% des revenus provenaient de l'international et, sous un autre angle, 34% provenaient des ventes à prix fixe sans enchère.
  • Ebay a confirmé l'objectif de 200 millions de dollars pour 2006 pour Skype alors que les estimations 2005 lui attribuent un CA de 20 millions.
Mais, les années 2006 et suivantes s'annoncent (plus) périlleuses. N. Carr rapporte un article du Financial Times qui décrit l'ambiguïté de la situation Ebay:
  • Ebay peut augmenter aux USA (et vient de le faire...) ses frais de transaction (pourcentage de la valeur de l'objet vendu) aux vendeurs de 9%
  • Ebay doit renoncer aux frais de transaction en Chine (seuls les frais de listing reste) sous la pression de la concurrence (alibaba.com en particulier - propriété partielle de Yahoo depuis octobre 2005)
Ainsi, il y selon N. Carr de la place pour un nouvel Ebay qui fonctionnerait comme alibaba (supporté par la publicité - comme tout le reste...) et inspiré par Craigslist ou Google Base...

Ebay l'a pressenti: il tente depuis quelques temps d'augmenter sa visibilité indirecte et de multiplier ses canaux de distribution en ouvrant son API sur le mode de la gratuité totale!

Google: marque n°1 au monde

Cette étude d'Interbrand vient conforter un de mes récents billets sur la notoriété de la marque Google: pas d'investissement réel (conséquent) en budget marketing et pourtant c'est la marque n°1 au monde! (3 fois en 4 ans: un bref intermède Apple l'an dernier)

Source: Interbrand

En analysant la liste, on conclut que 8 des 10 premières marques mondiales sont technologiques. Andreas va même jusqu'à 9 en décrivant Starbucks comme "fournisseur officiel de cafféine et de lieu de travail temporaire à l'Internet Generation"

Finalement, un arrache-coeur que cette étude qui pousse une organisation du sérail à mettre en avant un rebelle au marketing classique.

En tout, la preuve que le bouche-à-oreille positif autour de services multiples de qualité vaut beaucoup (beaucoup) d'argent....

Apple gagne plus avec la musique qu'avec ses ordinateurs

[Pour mémoire (au moins pour moi..)]

Bill Gates nous l'avait bien dit dès 1996: "Content is King"! (1, 2, 3, 4)

Source: L'Express

<"L'iPod représente, pour la première fois, plus de la moitié du chiffre d'affaires d'Apple. Le californien a doublé son bénéfice pendant les fêtes. Ses prévisions sur le trimestre en cours sont inférieures aux attentes de Wall Street.

Depuis qu'elle a publié, mercredi soir, ses résultats trimestriels, Apple n'est plus un fabricant d'ordinateurs qui vend aussi des baladeurs… mais l'inverse. En trois mois, elle a dégagé 3,4 milliards de dollars de ses activités musicales, qui englobent les ventes d'iPod, d'accessoires et de morceaux sur l'iTunes Music Store, sur un chiffre d'affaires total de 5,7 milliards. La musique représente ainsi deux fois plus que les ventes de Macintosh qui s'établissent à 1,7 milliard de dollars. Pourtant, sur ce secteur, Apple n'a pas à rougir. Les volumes sont 20% supérieurs à ceux enregistrés à la même période l'année dernière, soit un taux de croissance supérieur aux 17,1% trimestriels de l'industrie du PC avancés par IDC. Mais ces chiffres paraissent infimes lorsqu'ils sont comparés à ceux de l'iPod, dont les ventes se sont envolées de 207% durant les fêtes. Désormais, Apple tire plus de la moitié de ses revenus des baladeurs numériques."


mardi, janvier 24, 2006

Google Talk devient 100% interopérable...

.... avec les autres services de messagerie instantanée qui respectent le protocole officiel de l'Internet XMPP (IETF RFC 3920) .

Le blog officiel de Google annonce que c'est maintenant effectivement le cas: InternetNews rappelle que Google Talk n'était à son lancement pas 100% respectueux du protocole XMPP.

Ce n'est plus le cas: Google Talk veut maintenant s'interconnecter avec tous ceux qui le souhaitent il par ex. dans le récent deal avec AOL intégré un point spécifique sur ce sujet.

Pourquoi ce revirement?

Je parlais au lancement de Google Talk du déroulement d'un bras de fer de plusieurs mois sur le thème de la messagerie instantanée (IM) entre les caïds de l'Internet.

Il a eu lieu:
Il s'agit donc maintenant pour ceux qui n'ont pas vraiment percé (comme Google....) de s'ouvrir pour ne pas mourir à travers la fuite de ceux qui avaient quand même essayé le service mais qui s'y sentent actuellement bien seuls!

Google News (Actualités) sort de bêta: le Rubicon publicitaire bientôt franchi?

Le blog officiel de Google annonce la sortie de bêta pour Google News (Google Actualités en France) pour une partie des 22 éditions régionales en 10 langues dans lesquelles ce service est réalisé.

D'ailleurs, à ce moment, la version française fait encore partie de celle en bêta.

Google prend son temps sur ce service: il a été lancé en Septembre 2002 (Mai 2003 pour la version française). Donc, 40 mois de bêta version, cela laisse le temps d'enlever les bugs! Durant cette période, les alertes par email, les feeds RSS et la personnalisation ont été lancé.

La dernière fonction lancée pour cette sortie du mode bêta est le système de recommandation: pour autant que l'on consulte Google News en utilisant un Google Account (compte utilisateur) qui lui permet de vous identifier, Google va progressivement repérer ce qui vous intéresse et ainsi vous proposer des nouvelles en lien avec vos centres d'intérêt.

La grosse question maintenant: Google osera-t-il franchir le "fleuve (virtuel) Rubicon" de la publicité dans Google News? Dans son chemin troublé avec les éditeurs, c'est une inquiétude qui existe depuis le lancement chez les éditeurs.

L'idée est bien sûr alléchante: avec au moins 10 millions de visiteurs mensuels, l'installation de publicités Adwords ne manquerait pas de générer de l'argent mais aussi sûrement des lettres d'avocats pour que certains titres soient retirés de la liste de ceux qui sont surveillés et republiés sur Google News! En France, Le Monde était parti .... puis revenu.

Bon, allez, je me lance dans un pronostic:
Qui parie avec moi?

lundi, janvier 23, 2006

Skype: 5 millions d'utilisateurs en ligne simultanément pour la 1ère fois!

C'est ce billet de Skype Journal qui m'a incité à surveiller le petit compteur qui se trouve en bas à droite de mon client Skype.

Ce billet prédit le passage historique (osons le mot!...) de la barre des 5 millions d'utilisateurs simultanément connectés à Skype.

Eh bien, c'est fait: cette image prise aujourd'hui à 15:19 dans le client Skype de mon PC en est la preuve:

Skype Journal rappelle la progression:
  • le cap du million le 20 Octobre 2004
  • le cap des 4 millions le 19 Octobre 2005
Ces chiffres montrent que Skype est toujours plus populaire: on est passé de +250'000 utilisateurs simultanés par mois de Octobre 2004 à Octobre 2005 à +330'000 dans le dernier trimestre.

Il y a environ actuellement 60 millions d'utilisateurs actifs de Skype
(dont finalement 1 sur 12 connecté aux heures de pointe)

Avec la force ajoutée d'Ebay, le développement le plus rapide de l'histoire industrielle ne va pas s'arrêter là! Lors de l'annonce de ces résultats du dernier trimestre, Ebay a d'ailleurs confirmé son objectif: 200 millions de chiffres d'affaires pour Skype en 2006.

D'ailleurs, les nouvelles formes très conventionnelles des derniers produits "à la sauce Skype" vont clairement encore accélérer le mouvement! Et Bousier.com va pouvoir dans les trimestres qui viennent continuer à constater que "la faiblesse des revenus semble principalement le fait d'une piètre performance d'Orange UK et de la montée en puissance en France des solutions de voix sur IP comme Skype"....

PS: ma prédiction d'avril 2005 était donc juste: 1% des individus de la planète sont maintenant des utilisateurs actifs de Skype. J'en fais partie et la qualité vocale du service me laisse toujours pantois.

Google & Sphère privée = Microsoft & sécurité?

Google est depuis la semaine dernière à la une de l'actualité car l'administration américaine lui a demandé des données sur les requêtes sur son service pendant une semaine afin de détecter si des enfants se trouvaient exposés à des sites pornographiques mal verrouillés.

Selon L'Expansion, cette opération est destinée à valider la pertinence du "Children's Online Privacy Protection Act" (Microsoft le détaille en français) toujours très controversé aux USA.

Google n'est pas le seul à avoir reçu cette requête:
  • Yahoo y a accédé. Mais, Zorgloob précise qu' aucune information personnelle n'a été livrée.
  • Microsoft Search vient de préciser ce qu'il a fait: il a livré un échantillon aléatoire de ses requêtes en éliminant au maximum toutes les possibilités de corrélation personnelle sur ces données.
Contrairement à Yahoo et Microsoft, Google a lui répondu NON à cette requête officielle. Son service Personal Trends que j'ai déjà décrit prouve parfaitement qu'il saurait pourtant parfaitement répondre à cette question.

Alors pourquoi ce refus catégorique? Eh bien, je trouve la réponse de E. Felten, professeur d'informatique à l'Université de Princeton, parfaitement convaincante (même si il l'a apporté au sujet de Google Vidéo):

"Privacy is for Google what security is for Microsoft. At some point Microsoft realized that a chain of security disasters was one of the few things that could knock the company off its perch. And so Bill Gates famously declared security to be job one, thousands of developers were retrained, and Microsoft tried to change its culture to take security more seriously.

It’s high time for Google to figure out that it is one or two privacy disasters away from becoming just another Internet company. The time is now for Google to become a privacy leader"

En effet, il y a 2-3 ans Microsoft était devenu la risée de tout l'Internet avec les catastrophes sécuritaires qui s'accumulaient chaque semaine sur Windows. Depuis, Microsoft a fait amende honorable et consacre des sommes et des moyens considérables à la sécurisation de son système d'exploitation phare.

Google possède aujourd'hui plus de 40 services recensés. Certains on déjà échafaudé des "films catastrophes" sur le croisement et la divulgation des données très personnelles issues de ces services. L'ampleur (potentielle) de ces catastrophes augmente à chaque fois que Google prend pied dans un nouveau media: télévision, radio, etc...

Google ne souhaite certainement pas vivre la même catastrophe "médiatique" que celle qui avait quasiment "tué" Doubleclick en 2000!

Aussi, il respecte dès aujourd'hui la vision de E. Felten vis-à-vis de quelques catastrophes autour du respect de la sphère privée: il créé un très fort battage médiatique (le battage, il connaît....) autour de son refus afin de bien montrer qu'il s'érige en champion incontestable de ce domaine afin de (re)dorer encore son blason auprès de ses utilisateurs et des analystes financiers (qui voient déjà des conséquences à cette affaire).

Malin comme tactique, non?

Analyse Google News en temps réel par PrivateRadio.org

PrivateRadio.org livre en temps réel une analyse complète de la homepage de Google News (et seulement d'elle - pas des pages rubriques).

Il y classe (selon un algorithme maison ) les news actuelles de cette homepage.

Très intéressant est le bas de la page qui donne cette fois un ranking des sites de news en fonction du nombre de news passées en homepage et du ranking de chacune.

Le Top 25 pour Google News France à ce moment est

ranksourcescoreaverage scoretotal stories
1Nouvel Observateur7,918.176.031313
2Libération5,403.829.34578
3L'Express4,971.469.18541
4Le Figaro3,863.408.66446
5Boursier.com3,382.239.39360
6Reuters.fr3,005.429.51316
7TF12,949.8012.39238
8France 22,440.2413.48181
9Le Monde2,426.998.63281
10La Tribune.fr1,945.466.82285
11Sports.fr1,248.879.11137
12XINHUA1,244.914.12302
13Radio-Canada970.989.07107
14Romandie.com948.367.96119
15TSR.ch923.665.66163
16Cercle Finance848.537.78109
17Edicom815.386.03135
18Sport 24780.4010.1377
19Sporever.fr776.9610.7972
20Canoë678.586.78100
21Les Échos641.968.1279
22ZDNet633.4918.1035
23SwissInfo628.7110.4760
2401net597.9313.2845
25France 3596.349.4663

Les infocapitalistes dominent encore très clairement: aucun site pronétaire n'est dans le haut de la liste. C'est bien sûr normal vu la position respective des 2 parties!

[via Onesque]

vendredi, janvier 20, 2006

IFPI: évolution (officielle...) du marché de la musique numérique en ligne

l'IFPI (Internation Federation of Phonographic Industry - Zürich) publie un rapport annuel (le pdf complet est ici) sur l'évolution 2005 de la musique numérique et en ligne. En substance
  • un chiffre d'affaires de 1.1 milliard de dollars pour les compagnies de disques contre 380 millions l'année précédente (6% des revenus contre 0% environ il y a 2 ans)
  • 420 millions de chansons ("singles") téléchargées sur un catalogue global de 2 millions de titres. 2.5 millions d'abonnés aux services type Napster, iTunes (présent dans 21 pays), etc...
  • le téléchargement de musique (y.c. sonneries) sur les mobiles représente 40% de ces revenus. Au T1, la musique mobile au Japon avec 211 millions de dollars représentait 96% du total IFPI!
  • en Allemagne et en Angleterre, il y a maintenant plus "d'acheteurs légaux" que d'adeptes du P2P illégal. Pas tout à fait le cas en France selon Guillaume: serions-nous finalement les rebelles fraudeurs invétérés dont toute la planète nous prête réputation.
D'ailleurs, c'est peut-être cette affreuse tendance au "téléchargement gratuit" (piratage?...) en Europe qui fait que les européens n'ont acheté que 62 millions de chansons en ligne alors que les américains en ont eux acheté 353 millions!

En résumé, les autres chiffres clefs du marché de la musique numérique (issus du PDF)


l'IFPI se veut rassurante sur la tendance du piratage malgré 19'400 actions légales dans 17 pays! Son argument: alors que les connexions ADSL (large bande) explosent toujours, le nombre de fichiers illégaux à disposition stagne:
Source: rapport en PDF

Libération explique clairement que l'industrie de la musique vit une vraie révolution: "la révolution numérique permet une baisse sans précédent des coûts de production et surtout de distribution des oeuvres, pouvant de plus en plus facilement être vendues directement, de l'artiste au consommateur. Bien plus que la pratique massive du téléchargement, cette baisse des coûts fragilise l'industrie du disque ; mais comme il serait aussi vain de s'y opposer que pour un fabricant de bougies de chercher à interdire les ampoules électriques, les lobbies du disque concentrent leurs efforts sur l'encadrement du téléchargement. Ce combat risque bien d'apparaître, dans quelques années, assez étrange et, disons-le, d'arrière-garde."

L'évolution du droit d'auteur (de des droits voisins) est au centre de la problématique de cette nouvelle économie numérique. Il revient à chaque fois: Google se bat avec les éditeurs de livres depuis des mois sur le sujet. Dans la musique numérique, c'est le même sujet!

Il faut donc des propositions comme celles de Guillaume pour faire avancer le schmilblick! Mais le débat sera encore long....

jeudi, janvier 19, 2006

Hackers jaloux & Million Dollar Homepage: 50'000 dollars de rançon!

Alex Tew avait bouclé sa "million dollar homepage" (cliquez ici pour la voir) avec un total 1'038'000 dollars (avec les 1'000 derniers pixels sur Ebay)h. Elle était destinée à financer la fin de ses études.

Cette idée originale avait déclenché tout d'abord une vague de clones plus ou moins originaux par rapport à l'idée de base. Certains - peu imaginatifs - s'étaient limités à changer la devise: l'euro à la place du dollar par exemple. comme seule innovation! No comment ;-)

D'autres hackers envieux plus jaloux et agressifs ont récemment déclenché lien une attaque de déni de service ("DoS - Deny of Service" est le terme consacré): ils ont rendu la page de Alex Tew inaccessible sur Internet alors que l'étudiant s'était engagé à la garder publique sur Internet pour au moins 5 ans.

Cette attaque devait stopper après le paiement d'une "rançon" de 50'000 dollars demandée par ces preneurs d'otage du "Dark Group". S'appeler le "Groupe Sombre" pour des cyber-terroristes est déjà tout un poème en soi! ;-)

A. Tew, citoyen britannique a publiquement communiqué (pour faire peur?) hier qu'il avait alerté le FBI puisque son site est hébergé aux USA.

Il a aussi affirmé que son site est à nouveau opérationnel sans qu'il ait payé. C'est vrai: la page est accessible ... même si c'est très lent.

Finalement, tout peut être transposé dans le monde virtuel: même les prises d'otages!

A. Tew est maintenant au cœur d'un superbe dilemme pour les prochaines semaines si on pense que d'autres "affreux" vont revenir avec des attaques encore plus méchantes:

  • il paie et d'autres encore vont venir avec une autre prise d'otage et une rançon plus élevée. Il est finalement public qu'Alex Tew dispose de 1 million de dollars que chacun peut tenter de siphonner…
  • il ne paie pas. Alors il ne remplit pas son contrat et il doit rembourser ses annonceurs

C'est cornélien … ou plutôt shakespearien puisqu'il s'agit d'un sujet de Sa Gracieuse Majesté

Mais, qu'attend donc le "GIGN virtuel" pour intervenir dans cette prise d'otage?

Quelle drôle d'époque nous vivons.....

mercredi, janvier 18, 2006

Google: avec l'acquisition Dmarc, l'intermédiation publicitaire n'est plus en bêta!

Google acquiert Dmarc et son système de gestion de publicité numérique pour les stations de radio (des milliers sont partenaires selon la homepage) pour 102 millions de dollars en cash et un complément sur 3 ans jusqu'à 1.13 milliard de dollars selon respect de certains objectifs.

Les outils et le but selon Silicon.fr:

"dMarc connecte en ligne les annonceurs directement aux stations de radios par l'intermédiaire de sa plateforme publicitaire automatisée, permettant à ces mêmes annonceurs d'acheter et de suivre leurs campagnes plus efficacement, explique Google.

Avec l'intégration d'AdWords, cette plate-forme permettrait à Google d'inclure la radio dans son offre publicitaire et ainsi diversifier ses revenus."

A quand les enchères et le pay-for-performance autour des spots radio?

Les conclusions que l'on peut tirer de cette acquisition d'un système "Adwords / Adsense pour la radio" :Sur ce dernier point, on peut être sûr au vu des chiffres de Zenith Optimedia ci-dessous que cela va se produire: Google ne peut pas délaisser le premier marché publicitaire:


Le marché publicitaire sur Internet croît certes mais pas assez vite pour lui: la prochaine annonce des résultats de Google nous éclairera sur le sujet!

proviseur révoqué pour blog intime (homosexuel) + professionnel

La blogosphère peut lier intimement vie privée et vie publique. Dans tous les cas, elles les informations publiées accessibles à tous.

A l'époque de ce billet, je cherchais un cas similaire en Europe à celui du renvoi de Mark Jen par son employeur Google pour ses propos sur son blog.

Eh bien, un tel cas existe! Le Figaro décrit la révocation d'un proviseur de Lozère:
  • "....Un chef d'établissement âgé de 48 ans, qui exerçait dans l'Education nationale depuis vingt ans, a été révoqué parce qu'il tenait un blog – aujourd'hui fermé – où il relatait sa vie professionnelle et personnelle, certes sous un pseudonyme mais avec une photo qui permettait de l'identifier et la mention de sa fonction dans un lycée de Lozère...
  • ....le proviseur ne faisant pas mystère de son homosexualité. «Ces photos ne sont pas plus explicites que ce que l'on voit sur un catalogue par correspondance», se défend le chef d'établissement, aujourd'hui au chômage, «et je ne parlais pas de ma vie sexuelle»...
  • L'administration n'a pas apprécié le mélange des genres puisque le proviseur parlait régulièrement de sa vie professionnelle dans ce journal intime : «J'évoquais des décisions que j'avais à prendre, des interrogations sur mon métier. Je racontais mon quotidien.»
Conclusion: toutes les règles du jeu de la blogosphère ne sont pas encore claires et nous (institutions + individus) devons apprendre à vivre avec ces nouveaux outils:
  • Les institutions devront accepter plus de transparence sur la vie des individus qui les composent
  • les individus ne doivent pas aller trop loin dans le mélange des genres ni se sentir intouchables par le sentiment d'anonymat que l'Internet peut parfois donner
Cas à méditer! (Le billet de Affordance apporte plein de compléments sur "blogs et système d'éducation")

PS: d'autres institutions et sociétés ont été récemment malmenées par la blogosphère:

mardi, janvier 17, 2006

Infocapitalistes et pronétaires: collaboration possible ... et fructueuse!

Dans leur nouveau livre, La révolte du pronetariat et dans le blog associé, J de Rosnay et Carlo Revelli évoquent la nouvelle lutte de classe entre infocapitalistes (= médias traditionnels) et pronétaires (= membres de la blogosphère et acteurs du Web 2.0 - " bichonnés" stratégiquement par Yahoo).

Ainsi, J . de Rosnay dit dans cet interview: "
  • ... Ces nouvelles pratiques mettent désormais en cause les modèles traditionnels industriels et commerciaux de production et de distribution
  • ..... La création collaborative et la distribution d’informations de personne à personne, confèrent de nouveaux pouvoirs aux utilisateurs, jadis relégués au rang de simples « consommateurs.....
  • ....Je voudrais donc témoigner aujourd’hui de cette nouvelle lutte des classes entre ceux que j’appelle les « infocapitalistes » détenteurs des contenus et des réseaux de distribution et les « proNétaires », nouveaux producteurs et acheteurs de biens et services produits par eux-mêmes en ligne sur les réseaux...."
Dans mon billet sur le blog www.pronetariat.com, je défends plutôt l'idée que la solution ultime pour les 2 parties est une collaboration harmonieuse fondée sur un équilibre sain: "
  • ...il existe pour moi une autre vision : celle de la cohabitation, voire de la collaboration, plutôt que celle de l'opposition....
  • ...les journaux vont trouver enfin, avec le Web2.0 qui émerge, la bonne réponse à leur quête incessante depuis leur genèse des moyens les plus efficaces pour dialoguer avec leurs lecteurs ! "
Je me sens actuellement un peu isolé avec cette théorie ;-) au moins, Guillaume partage mon point de vue. Ouf, on se sent moins seul!

Et, puis, la Neue Zürcher Zeitung vient d'illuster par des exemples concrets que la collaboration entre infocapitalistes et pronetaires peut exister:
  • La rédaction du journal de Saarbrück permet depuis Janvier à ses lecteurs de lui faire parvenir des emails, sms, mms, faxes d'alertes sur des informations locales. Ils sont ensuite directement intégrés dans les systèmes rédactionnels pour être - pour les meilleurs d'entre eux - publiés sur Internet ou dans le titre papier.
  • le journal VG ("Verdens Gang" ) de Oslo qui fait partie du groupe Schibsted (qui publie aussi 20Min dans plusieurs villes de France) est clairement le pionnier. Cela fait 2 ans qu'il utilise les forces de ses pronétaires locaux pour fabriquer un meilleur journal: ils lui envoient plus de 5'000 informations sous forme multimédia par mois dont 20% sont réutilisables pour publication dans le titre papier tiré à 380'000 ex. ou sur le site Web. L'exemple (tristement) fameux de VG est qu'il a été le tout premier en Norvège à pouvoir publier des photos du tsunami de Noël 2004: ses lecteurs en vacances sur place l'ont instantanément alimenté en contenu exclusif!
Vu son propre modèle de fonctionnement à but lucratif, VG adopte une démarche réaliste: il paie les citoyens pronétaires qui collaborent avec lui.

De 20 euros pour une alerte de base, on peut aller jusqu'à 2'400 euros pour le scoop de grande envergure! VG paie au total environ 150'000 euros par an pour obtenir ce contenu exclusif via ses lecteurs. C'est finalement une toute petite somme quand on équilibre avec l'esprit de communauté et la fidelité qu'une telle approche génère parmi les lecteurs.

Pour conclure, je reprendrai la vision de Dan Gilmor, l'ex-chroniqueur du San Jose Mercury News devenu évangéliste du journalisme citoyen:

"Cette nouvelle forme de journalisme fait son chemin, un journalisme participatif dans lequel des non-journalistes ajoutent ce qu'ils savent à propos d'un sujet pour qu'ensuite les journalistes et les autres y creusent de quoi reconstruire la réalité. C'est un changement majeur, c'est ce qui m'intéresse, la complémentarité entre journalisme professionnel et journalisme citoyen : il vaut mieux plusieurs voix qu'une seule, et la technologie permet cela."

Laissons juste un peu de temps de temps pour que les pièces du puzzle actuel finissent par trouver comment s'assembler entre elles. Il y aura bien sûr à limer les quelques contours encore trop anguleux!

Nouveau brevet Google: publicité "Click-to-call" sélective

Essayons de combiner plusieurs évènements récents:

En complément (préalable) logique à ces 3 avancées , Google a donc déposé en Juin 2004 (U.S. patent application 20060004627) un nouveau brevet (maintenant public) qui permet à un utilisateur mobile - qui viendrait à cliquer sur une boîte Adwords depuis le navigateur Internet de son téléphone mobile - de voir son click se transformer automatiquement en appel vocal vers l'annonceur.

L'objectif est de pallier (dynamiquement) les défauts du téléphone mobile utilisé: taille de l'écran trop limitée, débit de données trop faible, etc... afin d'offrir tant à l'annonceur qu'à l'internaute mobile un service publicitaire optimal en fonction du lieu, de l'instant et des conditions d'utilisation.

On peut aussi clairement combiner cette fonction de sélection dynamique de la forme d'interaction avec les publicités locales cartographiques que Google vient de lancer.

Rien n'est encore lancé dans cette conversion automatique mais la technologie est sûrement prête...

Et les concurrents? Microsoft vient de signer un accord avec Verizon pour la publicité locale sur MSN Search. Mais, ce brevet (qui est comme tout autre un droit d'interdire) pourrait lui empêcher de lancer un tel service si Google venait à en décider ainsi.

Se créer un tel portefeuille défensif de brevets vaut la peine pour Google si celui-ci veut:
On est ici clairement dans les supputations personnelles: Google n'a pas encore à ma connaissance fait un usage agressif quelconque de son portefeuille de propriété intellectuelle (par ex brevet sur Google News ou brevet sur Google Payment/Wallet) alors que l'on peut trouver beaucoup de sites qui s'inspirent de ces idées....

Resterait de toute façon à prouver la validité légale de ces brevets! Peut-être que de tels combats (à l'issue souvent incertaine) seront ouverts par Google si la bulle ci-dessus explose: il faudra alors utiliser toutes les "armes" à disposition pour garder un maximum de valeur boursière...

lundi, janvier 16, 2006

Publicité locale en pleine migration vers Internet: Google avec Bellsouth, MSN avec Verizon

Pour assurer le transfert optimal du marché US (estimé à 22 milliards de dollars) de la publicité locale (celle des PME - PMI essentiellement), les éditeurs d'annuaires papier traditionnels s'allient progressivement avec les moteurs de recherche:
  • Google et Bellsouth dès 2004: depuis cette date, la force de vente de 2'000 personnes de l'opérateur vend les mots clefs à connotation locale à ses 600'000 annonceurs en ligne locaux à travers des packages spéciaux (combinant prix fixe et pay-per click) de présence sur le service Adwords / Adsense de Google avec des procédures techniques de gestion des campagnes réglées par le back-office de BellSouth pour mettre le pied à l'étrier à ses annonceurs.
  • MSN et Verizon depuis leur récent accord avec le même objectif que ci-dessus mais sur le moteur de Microsoft. Cet accord vient compléter un précédent qui faisait de Verizon le fournisseur de données d'annuaires de MSN.
L'article d'Internet News mentionne clairement que Verizon cherche à placer des publicités de ses annonceurs locaux sur d'autres sites (quitte à bien sûr partager les revenus...) car ces annonceurs sont en train de migrer massivement leur budgets publicitaires vers Internet.

So propre site ne suffit donc plus en termes d'espaces ou de traffic à satisfaire la demande: il faut alors trouver des partenaires et partager le gâteau avec eux.... B. Russel, porte-parole de Verizon a ainsi déclaré: "We have had situations where we couldn't drive as many clicks to advertisers as they are willing to pay us for," said Russell. "That's why we need additional exposure."

Un qui a bien senti cet appel d'air, c'est Google qui vient de lancer une forme publicitaire Internet locale basée sur la cartographie. Il peut ainsi accepter des budgets supplémentaires en ayant ainsi créé de nouveaux espaces. Il a donc une fois de plus une longueur d'avance!

Selon New-York Times, 78.5% des revenus Google Adwords/AdSense retournés aux éditeurs du réseau

Le New-York Times d'aujourd'hui décrit le réseau publicitaire Adwords / Adsense de Google comme son système de paie dual ("fantôme"?).

C'est un état de fait admis et même une volonté du (plus haut) management de Google.

En effet, autant dans cette récente interview du fondateur Sergey Brin que dans celle-ci de Omid Kordestani, Vice President of Business Development and Sales, les deux dirigeants du moteur de recherche affirment très clairement que l'un des buts de "Adsense for Publishers" est de fournir une source de revenus la plus conséquente possible aux producteurs de contenus afin de leur permettre de continuer leur travail.

Les deux hommes reconnaissent aussi que cette stratégie est aussi un peu égoïste: pour pouvoir continuer à produire ses résultats financiers actuels, Google doit supporter ses "sous-traitants" qui fournissent une matière première (le contenu) toujours renouvelée pour son moteur de recherche afin que les utilisateurs aient toujours autant (encore plus....) besoin de Google.

Le leader fait donc tout pour conserver sa part de marché qui a atteint actuellement 60% au plan mondial! Il ne veut certainement pas donner raison à tous ceux qui considèrent la valorisation actuelle de Google comme une bulle.

En conséquence, Google applique très clairement sa stratégie du partage: dans son article, le NYT prend l'exemple de la société Digital Point qui utilise AdSense sur ses forums. Les différents clicks (rappel: Adsense / Adwords fonctionnent en mode pay-per-click) des visiteurs de ses forums lui rapportent ainsi 10'000 dollars environ chaque mois (qui sont partagés ensuite avec les rédacteurs de ces forums).

NYT donne enfin 3 chiffres intéressants:
  • Google redonne aux éditeurs 78.5 % du coût de chaque réalisé sur un site AdSense (c'est pour moi l'information de cet article NYT)
  • Le chiffre d'affaires AdSense était de 675 millions de dollars (+76% par rapport à 2004) au troisième trimestre 2005. En appliquant le ratio ci-dessus, Google en aurait donc restitué environ 530 millions de dollars aux éditeurs.
  • Le site Google.com et ses jumeaux internationaux comme Google.fr rapportent beaucoup plus en chiffres d'affaires (.... et bien sûr en marge brute puisque le 100% est conservé!): 885 millions pour ce même 3ème trimestre 2005 (+115% par rapport à 2004).
AOL est le plus gros éditeur Adsense actuel: il produit 10% des revenus totaux de Google (environ 156 millions de dollars brut - 23% de tout Adsense à lui seul!).

Mais, entre autres pour réduire sa dépendance néfaste à terme face à de trop grands partenaires Adsense, Google cherche certainement son avenir dans la nuée de blogs (le cap des 100 millions est dépassé) et de sites de journalisme citoyen.

En effet, Amazon a su extraire un chiffres d'affaires très solide de La Longue Traine ("The Long Tail")dans le monde de l'édition du livre. Google doit maintenant aussi concrétiser la Longue Traîne de la publicité sur Internet en agrégeant finalement 2 types de niches: celle des nanoéditeurs et celle des nanoannonceurs. Pour ces derniers, l'offre va depuis peu au-delà du simple AdSense: la publicité Internet cartographique par Google est maintenant lancée!

PS: Media & Tech intègre le service publicitaire Adsense de Google mais les revenus produits par ce service ne permettent certainement pas d'en faire un exemple journalistique pour l'instant ;-)

vendredi, janvier 13, 2006

Avec WebJay, Yahoo continue ses emplettes Web2.0 - A quand Technorati?

Yahoo reste conforme à sa stratégie Web2.0 qui donne une large place au contenu produit directement par les utilisateurs( "peer-produced content"): après avoir acquis Flickr puis del.icio.us, c'est maintenant le service WebJay et surtout son concepteur Lucas Gonze qui ont été acquis par Yahoo.

Ce service permet via Internet de partager, annoter, remixer (au sens de la "Remix Culture" de L. Lessig) ses listes d'écoute de musique avec d'autres utilisateurs en espérant que chacun ait ainsi l'occasion de découvrir de nouvelles musiques pour un plaisir optimal.

Finalement, Yahoo complète encore sa panoplie "tagging & Web2.0":
  • Flickr pour les photos,
  • del.icio.us pour le contenu (textuel),
  • WebJay pour la musique.
  • Manque encore la vidéo... L'acquisition de YouTube serait dans les tuyaux selon l'article ci-dessous.

Mais, Michael Arrington de TechCrunch indique (après lecture d'un article papier de Red Herring) que la priorité actuelle de Yahoo semble être ailleurs: l'acquisition du moteur de recherche de blogs Technorati.

En effet,

M. Arrington cite aussi
les prédictions de Stephen Baker de Business Week qui pense que c'est Microsoft qui pourrait racheter Technorati en 2006. Face à Yahoo pour Technorati, les équipes de Bill Gates feront-elles mieux que face Google pour AOL?

Google & Volkswagen: guidage via Google Earth

Google Earth m'a fasciné dès son lancement même si je considère encore qu'elle est pour l'instant une application réservée aux geeks alors que je trouve Google Maps (et ses multiples mashups) beaucoup plus accessible à Mr Tout Le Monde.

En effet, pour Google Maps, rien à installer: l'application vient toute seule par le browser: c'est une des vertus de la technologie AJAX! Pour Google Earth, il faut installer une application sur son PC et "bricoler" un peu.

Mais, Google Earth est maintenant en route pour se démocratiser: durant le récent CES, Google et Volkswagen ont annoncé (discrètement) une collaboration autour de Google Earth pour l'implanter en tant que système de guidage / information dans les futurs modèles de la marque.

Par un tel partenariat, Google se donne le moyen d'intensifier drastiquement l'utilisation de la publicité locale hyper-ciblée et cartographique qu'il vient d'introduire sur Google Maps.

Un article de Forbes et un article de Die Welt ont rapporté ce sujet mais avec très peu de détails. Il faudra patienter pour en savoir plus...

jeudi, janvier 12, 2006

Google met en place les premières publicités sur Google Maps/Local

C'était attendu depuis longtemps et finit donc par se produire: ClickZ démontre que Google met en place les premières formes publicitaires sur Google Local (qui a intégré Google Maps).

L'image ci-dessous donne un exemple de comment cela se présente pour l'instant
[L'exemple live de Clickz est ici]
  • des liens mis en avant par la couleur bleue dans la colonne de gauche: cette mise en avant tend à prouver qu'ils sont payants (la boîte bleue porte la mention "sponsored links"
  • des ballons bleus payants plus petits (paradoxalement) que les ballons oranges gratuits. Des indications publicitaires (logo par ex. dans ce cas) dans la bulle d'informations associée au ballon.
Plusieurs questions se posent à ce jour pour l'instant:
Les milliards réalisés actuellement par Google (à 99% via Adwords) le sont par des services de publicité essentiellement utilisés par les grands annonceurs.

Maintenant, cette publicité locale hyper-ciblée (aussi rendue possible d'une autre manière par les services Wifi gratuits) permet à Google de s'attaquer maintenant plus directement aux dépenses annuelles publicitaires des PMEs estimées à 22 milliards de dollars annuels par le Kelsey Group pour 2003.

Donc, même si Google se tourne maintenant vers les média traditionnels comme la presse (via Google Publication Ads) pour pouvoir continuer à assurer sa croissance phénoménale, il n'en néglige pas pour autant son "core business" sur Internet en commençant à "collecter ses fonds" dans les budgets publicitaires des PMEs.

Par expérience personnelle (j'ai activé la campagne publicitaire Adwords de Publiconnect), je peux affirmer que les systèmes informatiques que Google met à disposition des annonceurs pour Adwords me paraissent suffisamment simple pour qu'un "petit" annonceur sans grande compétence informatique puisse le faire seul.

Ce n'est donc pas cette nouvelle cible d'annonceurs qui imposera donc à Google de créer une force de vente massive (même si il a déjà une alliance avec Bellsouth qui lui donne ainsi accès à sa force de vente de pages jaunes aux USA).

Elle serait néfaste pour ses marges actuelles (somptueuses...)

mercredi, janvier 11, 2006

mise à jour 3: Million dollar Homepage: les 1'000 derniers pixels sur EBay

Mise à jour du 11 Janvier 2005

Fin de l'opération des enchères finales à 38'100 dollars (quand même) alors que j'ai vu le prix dépasser les 120'000 dollars à un moment. Sûrement un petit plaisantin qui voulait jouer dont l'enchère a été annulée!

Mise à jour du 6 Janvier 2005

F. Pisani mentionne les résultats catastrophiques des multiples plagiats (que j'avais déjà évoqués) de l'idée originale:

"Des légions de fainéants se sont dépêchés de copier et on ouvert qui la MillionEuroHomepage, qui le MillionDollarWebPage (presque totalement vide pour le moment). Nul."

Il cite de plus une variation supplémentaire intéressante au concept de base:

"Le jeune ukrainien Konstantin Prokopov, par contre, a sophistiqué un peu l’idée avec sa MostExpensiveAdvertisingPlace. L’image au centre de sa page d’accueil est grande. La première valait un dollar. Pour la déplacer et occuper la place centrale il faut payer 1,4 fois la somme précédente. Le prix de la suivante sera multiplié par le même facteur. La dixième pub coûtera 40 dollars en chiffres ronds et la 30ème 34.200. Reste à prouver que la sophistication lui rapportera."

L'idée est intéressant mais très certainement vouée au même (mauvais) résultat que les autres plagiats ....

Mise à jour du 05 Janvier 2005

Les 1'000 derniers pixels montent: ils valent sur Ebay maintenant plus de 38'100 dollars contre 21'400 hier (ci-dessous).

Billet du 04 Janvier 2005

Mon billet du 25 Septembre 2005 parlait du lancement de la "million dollar homepage" qu'un étudiant britannique avait lancé pour financer ses études.

Eh bien, Alex Tew a rondement mené son idée au bout (même si de nombreux clones ont émergé): il a maintenant récolté les 999'000 dollars de ses 999'000 premiers pixels.

Pour clore l'opération, il a mis les 1'000 derniers pixels aux enchères sur EBay. A ce moment, il y a déjà eu 63 enchères et les 1'000 pixels valent 21'400 dollars. (soit déjà 20'400 dollars de mieux que le million espéré!). A. Tew rappelle aussi dans sa présentation de l'enchère qu'Alexa classe son site très haut dans son hit-parade mondial et global des sites web: il est actuellement 478ème sur la dernière semaine!

Cela semble grimper en flèche même si l'enchère ne se termine que le 11 Janvier! En effet, P. Lenssen annonçait hier que le prix était de 732 dollars.

A combien l'enchère finale: 100'000 dollars ? ...ou à 1 million (supplémentaire) ?

AOL acquiert Truveo: 1ère entaille au contrat avec Google (Video) qui déçoit déjà!

AOL annonce l'acquisition (effectivement réalisée en Décembre 2005) de Truveo, une société d'indexation de vidéos sur Internet après Singingfish déjà acquis en 2003.

Ce n'est pas monstrueux en soi: 18 personnes seulement composent Truveo! C'est juste que cette acquisition "fait tâche" après le deal avec Google ou l'indexation et la mise en valeur sur les pages Google des contenus AOL par leur indexation était un élément-clef de l'accord

Finalement, AOL rejoint déjà peut-être le camp des premiers déçus de après le lancement de Google Video Store (comme Andreas, N. Weinberg, etc...) qui écrivent que:
  • les contenus actuellement présents sont très limités et décevants (Andreas n'a trouvé que 9 clips musicaux!)
  • le mauvais penchant de Google au tout propriétaire est à nouveau manifeste: le système DRM (optionnel) est "maison" alors que des standards existent
  • les prix des différents clips sont trop disparates pour ne pas effrayer le spectateur (J. Battelle précise que Google garde une commission de 30% sur les ventes de contenus par son intermédiaire)
On va dire pour conclure positivement qu'il faut laisser du "temps au temps"

PS: ce que j'attendais le plus dans Google Video Store , i.e le lancement conjoint (et inéluctable pour moi) de Google Wallet (tant attendu...) ne s'est pas encore produit. Je me suis planté! Autant de répit pour Paypal qui va continuer à progresser...

Google Pack: la technique du "cheval de Troie" comme Skype!

Quand j'ai vu apparaître l'idée de "cacher" Skype dans des combinés classiques pour le faire mieux accepter, j'ai pensé au cheval de Troie. Eh bien, N. Carr pense la même chose à propos du Google Pack!

Le blog officiel de Google défend la théorie que c'est seulement pour installer plus facilement son nouveau PC et le tenir à jour que Google Pack (incluant Firefox browser, Adobe Acrobat Reader 7.0, LavaSoft Adaware, Norton Antivirus, Real Player & Trillium) a été créé.

N. Carr écrit lui
que la seule explication plausible qu'il voit à ce bloc "magmatique" de logiciels en provenance de multiples sources est une autre application du cheval de Troie:
Il est clair pour N. Carr que cet Updater est un subtil moyen pour détourner dans le futur les utilisateurs vers une palette de produits plus avantageuse pour Google (et sa stratégie) à travers un outil/service simple de gestion de cette palette.

Selon Carr, Google applique ici la théorie de Hal Varian sur la "puissance du composant par défaut"("power of default") : la plupart des individus en restent à ce qui leur est fourni en standard sans chercher d'alternatives. Updater sera pour ceux qui s'y accrocheront alors un magnifique moyen de les "téléguider"!

Je dois avouer que je n'avais pas vraiment compris l'objectif de Google Pack avant de lire cet article de N. Carr: c'est donc son explication que je vais retenir pour expliquer ce mouvement tactique Google Pack!

Google Publication Ads: l'expansion continue vers la presse traditionnelle

Dans son article, Chicago Business démontre que l'expansion de Google vers les média traditionnels (pour tenter de continuer à assurer la croissance explosive de ses revenus) se poursuit: c'est maintenant le Chicago Sun-Times qui utilise le service "Google Publication Ads" après des magazines professionnels.

Chicago Business publie ce scan d'une page contenant des boîtes publictaires Google


L'article de Chicago Business précise encore que:
  • le service Google est utilisé seulement pour les espaces non-vendus en lieu et place d'auto-promotion du titre
  • le contenu des boîtes publicitaires est corrélé au contenu des articles qu'elles jouxtent.
Google est accusé depuis longtemps de créer les pires dommages aux éditeurs traditionnels. Mais, l'éditeur du Sun-Times, J. Cruickshank, prend ceci avec philosophie: "tant qu'ils nous achètent de l'espace, nous voulons bien les aider à nous abattre" dit-il.

Malgré tout, la presse quotidienne et les annonces classées (malgré Craigslist, autre "grand méchant loup") ont encore de beaux jours devant elle: la porte-parole de la société MPI Home Video annonce que ventes de son DVD de football américain des Chicago Bears annoncé par une Google Box dans le Sun-Times ont augmenté de 50% suite à cette parution!

Elle prend quand même la précaution d'ajouter qu'une bonne saison actuelle des Bears et un marketing actif par ailleurs sont peut-être d'autres sources de ce succès...