Certes, on peut admettre qu'il y a un peu de "bulle" (comme en 2001...) dans la valorisation de certains grands (cf les cours de Google & Yahoo) mais c. Anderson affirme (à raison) qu'il y a actuellement autre chose qui émerge dans l''économie: un boum entrepreneurial durable!
Il va même jusqu'à reconnaître la valeur d'une bulle économique comme celle de 2001: en ruinant certains investisseurs, elle prépare le terrain (infrastructures) pour le boum suivant. A titre d'exemple, l'explosion actuelle du haut débit doit certainement quelque chose à toutes ces start-ups télécoms de la fin du XXème siècle qui ont créé un colossal réseau de fibres optiques qui perdurent actuellement même si elles ne sont plus là pour l'exploiter!
Selon C. Andersson, les spécialistes du capital-risque investissent 5 fois moins que durant la bulle 1.0 et pourtant les startups du Web 2.0 bouillonnent! Par exemple, il y a une société très dynamique du Web 2.0 derrière chacune de ces APIs
Donc, sur le fond, cet article affirme que nous sommes dans un boum durable basé sur 3 éléments-clefs:
- la technologie qui est la pierre angulaire ce boum est maintenant réellement entrée dans nos moeurs: autant de preuves l'envolée du commerce électronique (même entre particuliers avec un volume Ebay massif), le haut-débit qui explose, Skype avec ses 5 millions d'utilisateurs connectés en permanence, Google qui devient notre référence permanente ultime par la pertinence qui découle de sa taille, Wikipedia qui dépasse la vénérable Britannica, etc....
- la bulle de l'Internet 1.0 a laissé des "vestiges" incroyablement utiles pour le Web 2.0 et son besoin vital en haut débit: le plus marquant est le réseau global de fibres optiques créé par les startups de l'époque. Il était tellement surdimensionné que les prix de liens transcontinentaux Europe-USA s'écroulaient encore en 2004 de 30 à 50% en 2004 et ce malgré un trafic sur Internet qui explose...
- L'évolution du matériel (des PCs hyper-puissants très peu coûteux: c'est sur eux que Google a fondé son infrastructure) et du logiciel (Open Source: gratuit) qui fait que l'on peut bâtir l'infrastructure d'une nouvelle société avec fort peu d'argent et durer longtemps sans injection massive de capital extérieur.
- son carnet d'adresse: la blogosphère et tous les sites communautaires le remplace avantageusement
- du capital: inutile! on peut louer une infrastructure plus que décente pour quelques dizaines de dollars par mois sans contrat et avec une simple carte de crédit...
En effet, quand on peut se passer du capital-risque, il n'y pas cette pression de grossir vite à n'importe quelle condition (sans pérennité) pour permettre une plus-value maximale à ses "bienfaiteurs" à travers la sortie ("exit" est le terme consacré) prévue dès l'investissement initial.
L'entrepreneur peut donc prendre son temps pour construire un projet durable et "sain": innovant mais pérenne!
Messieurs les entrepreneurs, c'est le moment de mettre l'0uvrage sur le métier! Si bien sûr, il ne l'est pas déjà....
P.S.: pour N. Carr, il ne faut pas aller trop vite en besogne. L'investissement est une affaire d'offres et de demandes. Pour lui, la majeure partie des investisseurs (donc la majeure partie du capital) restent encore frileux "à tenter le coup à nouveau" après les gifles cinglantes de 2001. Mais, cette fièvre peut revenir et troubler à nouveau les prémisses actuelles pourtant si favorables à une innovation massive et durable en brouillant à nouveau la vraie valeur de ces nouvelles sociétés.