jeudi, novembre 25, 2010

Google Docs Cloud Connect: l'étreinte fatale pour MS-Office ?

Google a annoncé son nouveau service Cloud Connect pour Google Docs basé sur la technologie acquise avec le rachat de la start-up DocVerse au printemps.

Cloud Connect, c'est quoi ? Un service qui permet essentiellement 2 choses:
  • partager et synchroniser les documents MS-Office entre des utilisateurs qui peuvent les modifier en même temps ou qui sont avertis pour re-synchroniser quand le document a été modifié par un partenaire hors d'une session commune
  • rendre accessible des documents par les nouveaux outils (les téléphones Android et iPhone au succès foudroyant, les iPads qui "cassent tout" ...)  de notre société "connectophile": j'édite mon document via MS-Word sur mon PC. Il est remonté vers Google Documents automatiquement par le service Cloud Connect et je peux alors l'accéder par mon téléphone Android, mon iPhone, mon iPad ou mon PC personnel dès que j'ai quitté le bureau: le navigateur Internet est le système d'accès. Tous les détails du fonctionnement sont ici
Cela va sûrement donner quelques angoisses sécuritaires aux directions informatiques des grandes entreprises: insomnies prévisbles à cause du fichier-tableur "top secret" qui finit dans Google Docs contre toutes les prescriptions sécuritaires de la maison et qu'une maladresse publie (par un simple clic...) pour le rendre accessible à la terre entière....

Dans le cas d'une utilisation appropriée, Cloud Connect est une énorme valeur ajoutée à MS-Office: accessiblité, productivité, etc....Pourquoi Google est-il allé jusqu'à racheter une société pour pouvoir tellement améliorer le produit de son concurrent féroce.

Eh bien, c'est à mon sens la version bureautique 2010 du dicton anglophone "If you can't beat them, join them !" . En effet, il a déjà été clairement démontré sur ce blog que MS-Office est, chiffres à l'appui,  la pierre angulaire du business de Microsoft. Donc, pour déboulonner Microsoft de son socle dans les entreprises et ainsi diversifier ses sources de revenus (encore bien trop publicitaires), Google doit l'affaiblir dans le domaine MS-Office. Une première tentative il y a 6 mois a été de simplifier la migration vers la messagerie électronique de Google (version professionnelle). Maintenant, c'est la deuxième phase de l'offensive...

Or, le patrimoine documentaire de toutes les entreprises sur MS-Office est colossal: une migration massive vers Google Docs est donc hors sujet sauf pour les plus téméraires. De ce point de vue, chapeau bas à notre gendarmerie qui a fait le divorce (dans une autre direction: Open Office  ... pour économiser 2 millions d'euros).Quel directeur informatique voudra prendre le risque de créer des erreurs financières énormes (à 6, 7, 8 chiffres....) dans les affaires de sa société pour un tableur Google Docs qui n'est pas 100% compatible avec MS-Excel et qui modifie les résultats de calculs critiques sans que personne ne s'en aperçoive....

Google Cloud Connect a donc pour but d'éviter cette décision binaire de migration trop difficile à prendre.

Par des petits bonus au quotidien, il s'agit de savonner la planche dans le bon sens : par une utilisation initialement marginale mais ô combien pratique, les utilisateurs vont apprendre à aimer Google Docs et à lui faire confiance. Ils ne s'opposeront donc pas dans quelques temps à la migration vers Google Docs. Au contraire, ils mettront peut-être la pression sur la direction informatique pour qu'elle se produise!

C'est sûrement face à danger que Steve Ballmer vient de liquider pour 1.3 milliards de dollars d'actions Microsoft. ;-)  Sûrement après avoir lancé quelques chaises et injures contre Google, encore une fois....

Source: blog Media and Tech (par didier durand)

jeudi, novembre 18, 2010

Google Books: +50'000 ouvrages via Hachette .... sur 15 millions déjà digitalisés!

Hachette et Google viennent de publier un accord autour de Google Books: il porte sur "la numérisation de 40.000 à 50.000 livres épuisés de littérature générale, universitaires et documentaires des éditions Grasset, Fayard, Calmann Lévy, Armand Colin, Dunod et Larousse."

Les termes vraisemblables de l'accord sont similaires à ceux passés avec les librairies universitaires américaines:
  • Hachette reçoit une copie des scans et le texte en clair des ouvrages digitalisés en clair (si il ne les a pas par ailleurs...)
  • Les revenus publicitaires (en provenance du site Google Books)  et éditoriaux dans le  cas de réimpression papier ou de revente sous forme Ebooks à partir des scans.
Comment situer cet accord ? 
Ce projet Google Books et cet accord avec Hachette sont pour moi très clairement dans la veine de  la mission à 300 ans que Google s'est fixé: travail de longue haleine qui ne rapporte pas vraiment initialement et que l'on bâtit pierre après pierre en vue de construire un actif véritablement stratégique qui permettra de tirer les marrons des feux de différents marchés le moment venu.....

Et les progrès sont clairement là: avec 15 millions d'ouvrages, on dépasse maintenant les 10% du patrimoine mondial total estimé à 130 millions d'ouvrages par Google lui-même.

Ce que j'en pense en tant qu'individu est toujours identique: l'exhaustivité de Google Books est bonne pour moi et les miens: je suis donc favorable!

Source: blog Media and Tech (par didier durand)

jeudi, novembre 11, 2010

Nouvelles vidéos sur Youtube: +50'000 heures chaque jour ! (Evolution depuis 2007)

Youtube met aujourd'hui à disposition un graphique très intéressant: il détaille l'évolution du contenu nouveau chargé sur le site par ses utilisateurs.

La croissance est explosive depuis 2007: on est passé de 5 heures de programmes nouveaux par minute début 2007 à plus de 35 heures par minute maintenant.


Une courbe d'évolution de rêve! Elle justifie clairement la survaleur de 1 milliard de dollars payée au moment de l'acquisition par Google et avouée par E. Schmidt.

Le lancement du Google TV est très pénible: les chaînes de télévision de télévision américaines bloquent le boitier de Google comme celles de l'Hexagone se préparent à le faire. Tous les acteurs historiques ont parfaitement perçu le nouveau partage désavantageux du gâteau publicitaire TV qui se profile et veulent l'empêcher. Au minimum, le retarder.....

Mais, avec des moyens tout à fait honnêtes déjà disponibles pour faire de tout internaute un producteur afin de reproduire pour la TV 2.0 l'épopée de la bande FM, Google peut sereinement envisager un autre scénario: celui où son besoin de coopération avec les grands acteurs va se réduire et où par contre leur demande de collaboration envers lui va croître: il dispose d'actifs attrayants à travers ce contenu unique dont la qualité moyenne est parfois un obstacle publicitaire certes mais qui permet quand même d'envisager déjà  un LCI/CNN en mode crowdsourcing.

Source: blog Media and Tech (par didier durand)