Par contre, nous divergeons sur la finalité de cette stratégie:
- "Google est le webOs, le webOs est Google" est la métonymie (->Olivier: j'ai appris un mot. merci!) qui décrit selon Olivier ce que prépare Google: un web ouvert et standard mais contrôlé par lui. Olivier en parle ainsi: "...un Internet substitutif. L'internet de Google. Un réseau ouvert. Ouvert mais propriétaire. "Tu fais ce que tu veux chez moi, tu y invites qui tu veux, tu t'y comportes comme tu veux mais ... tu n'oublies pas que tu es chez moi." Ou plus précisément, moi propriétaire, je mets tout en oeuvre pour te permettre d'oublier que tu es chez moi : en te laissant te comporter à ta guise, en te laissant meubler ou réaménager tout ou partie de ma maison, je t'observe, je t'analyse pour mieux te rendre lisible, perméable, prévisible, pour rendre monétisable chacune de tes actions, chacun de tes comportements."...
- selon moi, l'objectif est tout autre: il s'agit au contraire d'ouvrir et d'aplanir au maximum et de mettre en action la "destruction créatrice " de Schumpeter (déjà évoquée à propos de Feedburner) dans 2 zones où Google ne règne pas: les réseaux sociaux et les télécommunications mobiles. Pourquoi ? Parce que les stratèges de Google ont, à mon avis, admis (au moins de manière interne) qu'ils ne prendraient pas une place et des parts de marché significatives dans ces 2 mondes bien verrouillés par les opérateurs (que Pierre appelle non sans raison "une mafia") pour les mobiles et par les 2 grands (Facebook et MySpace) dans l'autre.
Alors que faire? Eh bien, à mon avis quand on a la taille et la puissance de Google, on tente d'exacerber la concurrence de l'industrie en question en lançant puis en tentant d'assurer le succès de standards destinés à
- réduire le ticket d'entrée dans cette industrie par des technologies uniformes et gratuites (Open Source) qui maximisent la taille de la cible potentielle
- donc, augmenter le nombre de compétiteurs qui vont ensuite se livrer à une compétition acharnée sur les prix et lessiver ainsi les profits.
- transférer ensuite ces profits vers une autre zone de l'économie selon la bonne vieille loi de "conservation des profits attractifs" de Clayton Christensen. Dans le cas qui nous intéresse, cette nouvelle zone, c'est bien sûr la publicité en ligne où Google est hégémonique. Il peut donc y "lessiver" le marché: ses profits pharaoniques le prouvent! Et puis, finalement, ce n'est finalement qu'une application concrète de la vision de Microsoft sur le web 2.0.
PS: pour Pierre, voilà mon commentaire...
Source: blog Media & Tech (par didier durand)