[Info Podcast - pourquoi et comment: voir le début ce billet - les autres "infos podcast" ici]
Jusqu'à écouter ce podcast "Discussion avec Jeff Bezos (fondateur de Amazon) [L]" de la dernière conférence Web2.0 Summit, je n'avais jamais entendu le mot "muck" en anglais.
Cela commence comme notre mot de Cambronne et n'est visiblement pas loin d'y ressembler si je me fie aux définitions remontées par Google qui parlent de déchets / détritus végétaux ou animaux à forte tendance boueuse....
Pas glorieux pour présenter un produit me direz-vous? Eh bien pourtant dans ce podcast, c'est ainsi que J. Bezos parle (fièrement) des services d'infrastructure livrés par Amazon tels que S3 (stockage virtualisé) et EC2 (puissance de calcul virtualisée):
Id clame "We do the muck so that you don't have to".
Ces éléments de base (puissance de calcul et capacité de stockage) sont dans sa vision un mal nécessaire (et peu glorieux) à toute startup.
J. Bezos dit que Amazon a lancé EC2 et S3 car fabriquer une telle infrastructure est un des expertises de Amazon: c'est ainsi qu'il sert ces 61 millions de clients mondiaux actuellement. J. Bezos ajoute de que puisque Amazon est dans l'industrie de la vente au détail travailler à large échelle mais surtout à faible coût est l'un des chevaux de bataille d'Amazon.
Les prix de revient faibles doivent être une seconde nature dans la vente au détail: c'est donc un avantage stratégique d'Amazon sur Google ou Microsoft moins habitué à cette pression sur les prix. Il n'y a qu'à voir les marges actuelles de Google pour s'en convaincre!
Amazon s'est lancé en premier pour couper l'herbe sous le pied à ses petits camarades en plaçant la barre très haut (par des prix très bas...) pour capitaliser stratégiquement et au plus tôt sur cette seconde nature des coûts de revient les plus bas.
Par ailleurs, J. Bezos annonce qu'à travers les propriétés intrinsèques de ces services (faible coût unitaire, self service, simplicité et paiement à l'utilisation), il veut favoriser l'innovation dans les petites structures très dynamiques. Le paiement à l'utilisation selon la croissance incrémentale du service est pour J. Bezos essentiel puisqu'il réduit drastiquement les besoins en capitaux des startups: quasiment plus besoin d'investissements en infrastructure!
En effet, selon lui, ces startups passent 70% à faire comme leurs "collègues" (négocier, acheter puis exploiter du matériel et du logiciel standards) et n'ont donc que 30% de leur énergie et ressources à consacrer à ce qui les différencie vraiment (i.e. leur service spécifique).
Avec EC2 et S3, il veut inverser le ratio actuel pour que les startups puissent se focaliser davantage (au moins à 70%!) sur leurs innovations distinctives.
J'étais déjà plutôt fan de EC2 et S3 pour leur potentiel de simplification et d'efficacité pour les startups. Avec la vision Bezos, je suis devenu inconditionnel ! (même si des progrès opérationnels restent à faire puisqu'une panne sérieuse sur S3 a eu lieu récemment et que des soucis semblent persister à ce jour: il faut juste laisser un peu de temps au temps...)
PS: il n'y a bien sûr pas que de l'altruisme dans ce qui précède, J. Bezos précise que ce service est rentable pour Amazon au niveau de prix actuel (puisqu'il correspond au coût marginal d'extension de l'infrastructure Amazon en place)
Source: blog Media & Tech (par didier durand)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire