La prédiction de Moore est étonnamment exacte si l'on regarde ce graphique de Wikipedia (avec la restriction que la vitesse de doublement est plutôt de 2 ans que 18 mois)
[Cliquez l'image pour l'agrandir]
Finalement entre 1975 et aujourd'hui, on est passé de quelques milliers de transistors pour le 1er microprocesseur d'envergure d'Intel (le 4004) à pas loin du milliard de transistors pour la dernière génération. Facteur 1 million !
Sun Microsystems a récemment tenu son "Analyst Day 2007". Pour ceux qui suivent cette société, l'ensemble des présentations est ici.
Celle qui m'a le plus intéressé est celle du CTO , Greg Papadopoulos: elle est ici.
G.Papadopoulos publie 2 graphiques intéressants qui vont dans la même ligne:
- la signification financière de ce doublement de puissance à prix constant: 1'000 dollars permettaient d'acheter une puissance de calcul de .01 Mips en 1980. Ils permettent aujourd'hui d'acheter 10'000 Mips. Le même facteur 1 million! [1 Mips = 1 million d'instructions par seconde]
- le corollaire de cette loi de Moore au niveau des télécommunications: la digitalisation de plus en plus complètes des informations qui circulent et donc l'utilisation des microprocesseurs pour gérer les transmissions permettent une augmentation exponentielle des débits (domestiques): 4.8 - 9.6 Kilobits par seconde (soit env 500-1'000 caractères par seconde) au début des années 1980 à 4+ Mégabits actuellement. Un (petit) facteur 1'000!
Cette loi de Moore est pour moi essentielle dans ce que nous vivons actuellement au niveu:
- elle est à la base des infrastructures informatiques colossales de Google, Microsoft, Yahoo et Ebay: des centaines de milliers d'ordinateurs simples coopérant ensemble pour former un "monstre ce calcul" doté d'une structure quasi-organique.
- elle permet à Mr Tout Le Monde de produire, traiter, distribuer des contenus très complexes comme la vidéo. Le succès de Youtube et l'émergence de la Longue Traîne en sont la preuve évidente
- elle peut donner naissance à des modèles de sociétés (startups) complètement différents: des services comme EC2, S3 , les APIS (bases actuelles des mashups) permettront bientôt de "monter une boîte" sans aucune infrastructure propre en limitant son travail au strict apport de sa valeur ajoutée spécifique sans répliquer les bases opérationnelles déjà disponibles en tant que service et pouvant fonctionner à l'échelle du web tout entier.
Cette philosophie est le sens du dernier slide de G. Papadopoulos dans sa présentation.
Les startups (en haut à gauche) passent "à travers les géants" (milieu en haut) pour atteindre tous leurs - dizaines / centaines de millions d' - utilisateurs sur les périphériques les plus variés sans avoir à résoudre les problèmes d'échelle, d'efficacité opérationnelle, de disponibilité, etc....
Cette vision ne va-t-elle colossalement réduire le ticket d'entrée dans le monde de l'innovation technologique logicielle pour laquelle l'acquisition puis l'exploitation d'infrastructures (finalement toutes très similaires) a été la grande barrière des dernières décennies?
Cette barrière était d'ailleurs l'alliée des acteurs du capital-risque qui régulaient ainsi le monde des startups par leurs injections choisies de fonds.
Aujourd'hui (ou demain), plus vraiment besoin d'eux dans le monde du web 2.0! En tout cas, pas au début d'un projet....
Assistera-t-on aussi alors à une redistribution des cartes dans ce monde de "l'investissement entrepreneurial"?
Source: blog Media & Tech (par didier durand)
2 commentaires:
Didier,
Billet très intéressant :-)
« Cette vision ne va-t-elle colossalement réduire le ticket d'entrée dans le monde de l'innovation technologique logicielle pour laquelle l'acquisition puis l'exploitation d'infrastructures (finalement toutes très similaires) a été la grande barrière des dernières décennies? »
- Il me semble que c'est déjà en cours, même si l'effacement d'un ticket peut être remplacé par un autre : le gain d'une audience suffisante pour créer l'effet de taille nécessaire à la réussite de tout projet sur Internet, où règne la "loi des grands nombres"...
« Assistera-t-on aussi alors à une redistribution des cartes dans ce monde de "l'investissement entrepreneurial"? »
- Il serait temps, et même urgent. On n'est jamais à l'abri d'une bulle, même si aujourd'hui il vaudrait mieux parler d'abscès que de bulle : AMA la bulle est derrière nous et le restera, Internet c'est parti pour durer. Donc qu'un abscès crève ici ou là ne saurait remettre en cause la bonne santé de l'e-conomy :-)
Jean-Marie
Salut Jean-Marie,
Tes 2 réponses à mes points sont très pertinentes!
merci
didier
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