lundi, février 12, 2007

Web 2.0: les impacts économiques de la loi de Moore

La loi de Moore dit en substance que le nombre de transistors sur un circuit intégré double (à coût constant) chaque 18 mois. Gordon Moore, l'un des 2 fondateurs d'Intel, l'a évoqué pour la première fois en 1965 en l'appliquant aux circuits intégrés puis aux microprocesseurs à partir de 1975.

La prédiction de Moore est étonnamment exacte si l'on regarde ce graphique de Wikipedia (avec la restriction que la vitesse de doublement est plutôt de 2 ans que 18 mois)

[Cliquez l'image pour l'agrandir]
Finalement entre 1975 et aujourd'hui, on est passé de quelques milliers de transistors pour le 1er microprocesseur d'envergure d'Intel (le 4004) à pas loin du milliard de transistors pour la dernière génération. Facteur 1 million !

Sun Microsystems a récemment tenu son "Analyst Day 2007". Pour ceux qui suivent cette société, l'ensemble des présentations est ici.

Celle qui m'a le plus intéressé est celle du CTO , Greg Papadopoulos: elle est ici.

G.Papadopoulos publie 2 graphiques intéressants qui vont dans la même ligne:
  • la signification financière de ce doublement de puissance à prix constant: 1'000 dollars permettaient d'acheter une puissance de calcul de .01 Mips en 1980. Ils permettent aujourd'hui d'acheter 10'000 Mips. Le même facteur 1 million! [1 Mips = 1 million d'instructions par seconde]

  • le corollaire de cette loi de Moore au niveau des télécommunications: la digitalisation de plus en plus complètes des informations qui circulent et donc l'utilisation des microprocesseurs pour gérer les transmissions permettent une augmentation exponentielle des débits (domestiques): 4.8 - 9.6 Kilobits par seconde (soit env 500-1'000 caractères par seconde) au début des années 1980 à 4+ Mégabits actuellement. Un (petit) facteur 1'000!


Cette loi de Moore est pour moi essentielle dans ce que nous vivons actuellement au niveu:
Les "nains" vont donc pouvoir grâce à cette loi de Moore s'appuyer effciacement sur les épaules des géants (Yahoo, Google, etc...) pour prospérer .... pour autant qu'ils ne continuent pas à les racheter au fil de leur émergence!

Cette philosophie est le sens du dernier slide de G. Papadopoulos dans sa présentation.
Les startups (en haut à gauche) passent "à travers les géants" (milieu en haut) pour atteindre tous leurs - dizaines / centaines de millions d' - utilisateurs sur les périphériques les plus variés sans avoir à résoudre les problèmes d'échelle, d'efficacité opérationnelle, de disponibilité, etc....

Cette vision ne va-t-elle colossalement réduire le ticket d'entrée dans le monde de l'innovation technologique logicielle pour laquelle l'acquisition puis l'exploitation d'infrastructures (finalement toutes très similaires) a été la grande barrière des dernières décennies?

Cette barrière était d'ailleurs l'alliée des acteurs du capital-risque qui régulaient ainsi le monde des startups par leurs injections choisies de fonds.

Aujourd'hui (ou demain), plus vraiment besoin d'eux dans le monde du web 2.0! En tout cas, pas au début d'un projet....

Assistera-t-on aussi alors à une redistribution des cartes dans ce monde de "l'investissement entrepreneurial"?

Source: blog Media & Tech (par didier durand)

2 commentaires:

Jean-Marie Le Ray a dit…

Didier,

Billet très intéressant :-)

« Cette vision ne va-t-elle colossalement réduire le ticket d'entrée dans le monde de l'innovation technologique logicielle pour laquelle l'acquisition puis l'exploitation d'infrastructures (finalement toutes très similaires) a été la grande barrière des dernières décennies? »

- Il me semble que c'est déjà en cours, même si l'effacement d'un ticket peut être remplacé par un autre : le gain d'une audience suffisante pour créer l'effet de taille nécessaire à la réussite de tout projet sur Internet, où règne la "loi des grands nombres"...

« Assistera-t-on aussi alors à une redistribution des cartes dans ce monde de "l'investissement entrepreneurial"? »

- Il serait temps, et même urgent. On n'est jamais à l'abri d'une bulle, même si aujourd'hui il vaudrait mieux parler d'abscès que de bulle : AMA la bulle est derrière nous et le restera, Internet c'est parti pour durer. Donc qu'un abscès crève ici ou là ne saurait remettre en cause la bonne santé de l'e-conomy :-)
Jean-Marie

Didier Durand a dit…

Salut Jean-Marie,

Tes 2 réponses à mes points sont très pertinentes!

merci

didier