Ce repli autarcique est piloté par le haro actuel des éditeurs sur Google: il devient toujours plus hégémonique dans beaucoup de domaines et les éditeurs pensent qu'il gagne trop sur leur dos.
Résultat: comme le WSJ, beaucoup sont prêts à se recroqueviller pour tenter de faire mieux par eux-mêmes et surtout ne pas partager.
Ils ont à mon avis tort: le danger pour la presse est plus l'obscurité que la piratage du contenu (à qui Google News pourrait appartenir aux yeux de certains...)
En effet:
- les sites Internet sont maintenant au nombre de 230 millions
- les agrégateurs comme Google News et autres Wikio, Digg, Netvibes permettent rapidement de séparer le bon grain de l'ivraie en faisant émerger par la Sagesse des Foules les meilleurs d'entre ces sites même si ils ne sont qu'amateurs. Mais, c'est de l'amateurisme au meilleur sens du terme: fait par celui qui aime dans la lignée de la philosophie Pro-Am américaine.
- certains comme Drudge Report ou Huffington Post deviennent LA référence pour leurs millions de lecteurs qui oublient leurs repères de l'ancien monde (les titres de la presse traditionnelle). Ces nouveaux médias nés dans une nouvelle structure financière (financement publicitaire comme seule source revenus) y ont adapté leurs coûts et sont parfaitement viables à long terme.
- l'abandon de ces repères traditionnels , ce sont 2 conséquences potentielles: l'arrêt d'achat du titre en kiosque et la non-consultation du site web éponyme. En refermant leur site c'est clair que l'éditeur favorise davantage cet éloignement des références "historiques" du lecteur
- de plus, le recroquevillement sur soi-même tue un autre attrait des médias sur internet: la participation des utilisateurs par leurs liens, leurs commentaires. Le web médiatique social, c'est cela: tout faire pour transformer un maximum de lecteurs en membres de la rédaction. Toute opposition à cette tendance est (fortement) handicapante!
- ensuite, arrivent les gros soucis financiers!
Actuellement, la crise brouille un peu toutes les formes de mesurage de cette stratégie: on devra atteindre sa fin pour voir si le mouvement était juste ou pas....
Mon sentiment personnel est qu'il est juste: les journaux ne peuvent pas lutter contre une évolution structurelle de la consommation médiatique dans notre société.
Après avoir accepté cette mutation profonde, il leur reste bien sûr un énorme problème à traiter: l'adaptation de la structure des coûts de fonctionnement d'une rédaction à un monde où le coût marginal d'un visiteur est nul et donc où son apport financier via le non-achat est proportionnel...
Source: blog Media & Tech (par didier durand)
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