D'autres semblent se jeter dans la gueule du loup: Metro-Goldwyn Mayer annonce qu'elle va mettre sur Youtube des films complets comme les 7 Mercenaires (1960) qui sera le premier alors que ces confrères se limitent à de brefs extraits à fins publicitaires.
Pourquoi des comportements aussi opposés ?
- parce que les studios de cinéma vivent clairement de leurs droits d'auteurs et des deals qu'ils leur permettent de signer. Ils ne peuvent donc pas permettre à un site (Youtube) de laisser ses utilisateurs charger impunément leurs contenus protégés: il doit y avoir contre-partie financière
- parce que, en même temps, ce Youtube explose: 260 millions de visiteurs passent plus de 100 minutes en moyenne par mois chez lui. Il est alors dangereux pour les studios qui vivent aussi de la fréquentation par une audience de ne pas avoir de place au soleil dans cette immense vitrine!
- parce que des sites comme Hulu montrent qu'il y a de l'argent à faire dans la vidéo sur Internet. Le fait que Youtube n'y arrive clairement pas pour l'instant n'est sûrement que temporaire
- parce que Youtube a récemment montré avec le nouveau dispositif ContentID qu'il cherchait à préserver les intérêts de ceux dont il veut maintenant faire des partenaires. Il est donc temps de tenter de commencer à lui faire confiance en prenant un peu plus de risques.
En conclusion, on est donc dans une période de transition dans ce domaine: entre "le cinéma de papa" et la "télévision 2.0". Il est donc tactiquement correct pour les grands acteurs d'avoir plusieurs fers au feu sur le sujet pour ne pas louper le train quand il partira!
De toute façon, on revit entre Youtube et les producteurs vidéo la même histoire d'amour-haine que l'on vit entre Google et les producteurs de contenu écrit: c'est ce qui arrive toujours entre les acteurs en place et les "nouveaux joueurs" gênants mais incontournables!
La fin de l'histoire? Le plus souvent sans tragédie (à défaut d'être heureuse...): un nouvel équilibre se reconstruit entre les acteurs historiques et le nouvel arrivant qui a alors droit à sa part de gâteau, bien sûr aux dépends de ses nouveaux partenaires....
Source: blog Media & Tech (par didier durand)
3 commentaires:
Tu prends comme comparaison Google et la presse écrite, peut-être peut-on prendre plus simplement les majors du disque et les sites de téléchargement gratuit. Et là me vient une interrogation...
Autant avec les majors du disque, j'ai un avis clair et tranché : la musique va fatalement devenir gratuite et se résumer à un "produit d'appel" pour les prestations live / merchandising, etc. Les artistes s'y retrouveront, les majors peut être moins mais le tout est de retrouver un équilibre entre les producteurs et les consommateurs.
En revanche, j'avoue avec beaucoup plus de mal à avoir un avis sur l'évolution de l'industrie cinématographique. Le cout pour voir un film va également tendre vers zéro, s'il y a un délais avec la musique, ce n'est qu'une question de taille des tuyaux. Mais que va-t-il rester aux studios et acteurs quand il existera un Deezer pour les films (films dispos dès le jour de la sortie en salle voir avant) ?
@Manu & Etienne,
Mon article n'induit pas la non-perception de revenus pour le producteur même si il y a clairement gratuité pour le spectateur.
Je pense même le contraire: tout monde (y.c Youtube) tatônne pour trouver le bon moyen de monétiser.
On cherche actuellement via la publicité: il faudra expérimenter encore un moment.
Je parle de tv 2.0: c'est exactement le même modèle que les chaînes publiques = gratuit pour l'utilsateur mais payé au producteur. La différence: la construction des revenus progressives dans le temps par partage des revenus publicitaires récurrents générés par le contenu.
cordialement
didier
Bonjour Etienne,
J'avais fait volontairement l'approximation de la redevance en pensant par ex à TF1 qui ne la voit pas.
Sur votre idée, l'idée de bibiothèque n'exclus pas le financement par la publicité. Soit je paie via DRM soit je vois de la pub durant le programme.
Dans les 2 cas, le producteur construit progressivement son revenu au fil des spectateurs.
En télé, c'est la chaîne qui paie upfront puis qui espère faire plus de pub que les droits qu'elle a payé.
avec MGM, Youtube partage ce risque: les 2 sont payés au fil de la construction des revenus
cordialement
didier
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