Google (via Doubleclick) domine maintenant tous les segments de la publicité online

Au moment de l'acquisition de Doubleclick, Google a motivé sa dépense conséquente sur le fait d'une complémentarité parfaite. Sans en dire beaucoup plus.

Des analyses tierces comme celle d'Attributor (basée sur 68 millions de noms DNS crawlés en janvier 2008) viennent maintenant le démontrer plus concrètement par le schéma ci-dessous.

Qu'apprend-on:

• que Google domine outrageusement (1er tableau) en sites équipés avec son serveur d'annonces AdSense. Par contre, ce sont de tous petits sites: il lui faut 91'500 serveurs pour atteindre le même nombre de visiteurs (1.1 milliard) environ que Doubleclick avec ses 6'750 sites équipés. C'est une preuve de la "spécialisation" de Google au niveau de la double Longue Traîne de la publicité Internet: celle des éditeurs combinée celle des annonceurs (déjà estimée à 400'000 clients il y a bientôt 2 ans)
  
• que si on considère seulement les visiteurs, les 2 maintenant groupés font un carton par rapport à Yahoo qui stagne à 360'000 visiteurs [Note: on ne peut pas faire 1.1 + 1.1 milliard: ils partagent certains visiteurs]
• le point le plus important: que Google a finalement acheté le marché des gros sites publicitaires via Doubleclick qui selon le 2ème tableau ci-dessus lui procure 30% du marché des sites moyens (100'000 à 1 million de visiteurs mensuels) et 48% du marché des gros sites (1 million de visiteurs et plus). Cela vient renforcer à point ses propres parts de marché (41.5% et et 15.85%) là il était "faible".
  

Google est très conséquent avec l'objectif de cette acquisition maintenant évident:

• il licencie (une première dans son histoire!) 300 collaborateurs Doubleclick pour matérialiser les synergies de la fusion.
• il vend l'entité Performics de Doubleclick spécialisé dans le Search Engine Marketing. On évite ainsi les conflits d'intérêts et surtout on revend ce qui n'était pas dans la cible de l'acquisition.

Avant, je parlais d'hégémonie publicitaire pour Google (d'ailleurs triple...), maintenant le mot juste, c'est quoi: monopole?

Source: blog Media & Tech (par didier durand)