En effet, 4 transactions d'importance ont lieu ces derniers jours dans le domaine de la régie publicitaire en ligne et des services technologiques associés:
- Right Media a été acquise par Yahoo,
- AOL s'est offert l'allemande Adtech
- WPP a avalé 24/4 RealMedia (pour 649 millions de dollars)
La méga-transaction, c'est donc aQuantive digérée par Microsoft pour 6 milliards de dollars (all cash et +85% par rapport au cours de bourse précédent l'annonce).
Pour les fans de multiples, aQuantive, c'est en 2006 442 millions de dollars de revenus et 54 millions de bénéfices: donc prix d'acquisition = 13.5 fois les revenus et 111 fois les bénéfices.! Un vraie inflation par rapport à Googleclick. Paidcontent soutient que cette "folie" ne va pas affecter la stature boursière de Microsoft puisque ces 6 milliards ne représentent que 2% de sa capitalisation boursière.
Cet achat vient compléter les acquisitions publicitaires récentes de Microsoft: Massive pour les jeux et Virtual Earth et ScreenTonic pour les mobiles. La stratégie de Microsoft développée par Ray Ozzie avait besoin d'un tel rachat pour combler les lacunes en services publicitaires reconnues par S. Ballmer.
Qui n'est pas encore servi? Les venture capitalists qui ont des investissements dans le domaine se frottent les mains: bonnes affaires pour eux en vue....
P. Chappaz pense que c'est une bulle comme celle de l'Internet 1.0. En se référant purement aux multiples évoqués plus haut, je suis 100% d'accord: il faudra très longtemps pour repayer en espèces sonnantes et trébuchantes un tel goodwill.
Mais, on peut aussi voir cela comme une prise de conscience: la croissance publicitaire du web est certes encore forte pour 5 ans, mais les leaders sont établis et vont encore peut-être se réduire avec la règle Internet du "winner takes all".
Il est trop tard pour construire maintenant une position de leader publicitaire à partir de zéro. Pour les mastodontes - qui veulent le rester... - pas d'autres solutions que de payer le prix fort pour acheter des parts de marché.
Donc, la vrai différence par rapport à la bulle Internet 1.0 en 2001., c'est que ses acquisitions tournent autour d'un marché solidement établi et avec des perspectives réjouissantes! D'où le risque moins élevé (et donc le prix fort...) dans ses transactions.
PS: cette acquisition d'AOL est donc encore une preuve que la "coopétition" actuelle est plus féroce que jamais: on peut être d'un côté partenaire publicitaire stratégique de Google d'un côté et tenter de lui faire de l'ombre d'un autre....
Source: blog Media & Tech (par didier durand)
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