vendredi, juin 13, 2008

Google-Yahoo: good for all? not really...

L'accord annoncé aujourd'hui entre Google et Yahoo est abondamment détaillé par Pierre: en synthèse, les liens sponsorisés sur les résultats de recherche sur Yahoo seront fournis désormais par Google pour le territoire nord-américain (qui prend ainsi le contrôle de 61% de la publicité US). La technologie Adwords l'emporte donc chez Yahoo sur la plate-forme maison Panama.

Revenus supplémentaires espérés pour Yahoo: 800 millions de dollars. Rappel: dernier revenu trimestriel de Yahoo sur le territoire concerné = 1.3 milliards de dollars. Donc, un bon +15% annuel. Merci de Jerry Yang au chevalier blanc Google!

La press release de Google sur le sujet est très standard (bien "polissée" ou "policée"...). Le billet de sur le "grand" blog Google est plus parlant: analysons-le plutôt!

Les extraits que je retiens:
  • il dit que annonceurs, éditeurs et internautes vont tirer bénéfice de ce nouveau système ("we think it is good for users, advertisers and publishers. By offering Google's industry-leading technology to Yahoo!, the whole system becomes more efficient, and everyone benefits"). Je ne pense vraiment pas cela pour les annonceurs: les annonces sur Yahoo vont drastiquement augmenter en prix car elles vont être négociées aux enchères par plus d'annonceurs (ceux de Yahoo aujourd'hui et ceux de Google aujourd'hui). Donc le prix de la publicité sur Yahoo va clairement monter par l'effet mécanique des enchères.
  • A ce titre on peut aussi mettre en doute les textes "This does not remove a competitor from the playing field." et "This does not let Google raise prices for advertisers. ". au pied de la lettre, c'est vrai. Mais, au fond, la source de revenus principales de Yahoo (la pub sur son moteur et ses sites) est maintenant pilotée par Google. Yahoo reste-il donc vraiment un compétiteur? Et je ne ne reviens pas sur l'augmentation des prix: voir paragraphe précédent...
  • le post oublie "pudiquement" de parler des bénéfices pour Google: au moins 1 milliard de chiffres d'affaires et 200 millions de dollars si la commission basse de 20% est appliquée.
En fait, la deuxième partie du communiqué est un long plaidoyer (implicite) argumenté du mieux possible envers les autorités de régulation américaines afin qu'elle ne bloque pas cet accord auquel elles se sont intéressées dès le début des premiers tests visibles dès Avril!

Ces tests étaient destinés à l'époque à bloquer l'acquisition par Microsoft. Je trouvais que ce blocage était bon parce que l'on gardait 3 acteurs donc la diversité.. Aujourd'hui, au vu de la tournure des évènements, je ne suis plus si sûr que la nouvelle situation soit finalement plus favorable maintenant pour annonceurs et internautes....

Décidément, quelle époque!

Je garde un gros regret: qu'il n'y ait aucun acteur européen dans cette bataille pour le contrôle du monde, en tout cas de celui de l'information. Allo, Quaero?....

Source: blog Media & Tech (par didier durand)

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