lundi, mai 12, 2008

Google FriendConnect, MySpace Dataportability, Facebook Connect: réseaux sociaux (enfin....) plus éthérés - l'ère des "automates bancaires" commence!

Après des annonces équivalentes des 3 leaders (MySpace Data Availability, Facebook Connect, Google FriendConnect via Techcrunch) en 48h, on peut dire que l'on est en train de franchir une première étape décisive dans l'ouverture des réseaux sociaux jusqu'à ici bien trop fermés et pénibles à utiliser pour être attractif à long terme pour les utilisateurs finaux.

La manière métaphore caractérisant ces annonces similaires des 3 grands vient de Wired: nous entrons pour les réseaux sociaux dans l'ère des "distributeurs automatiques bancaires" car chacun va pouvoir retirer ses biens (i.e ses données personnelles) pour les utiliser depuis partout dans la rue (i.e. les autres sites web ayant programmé avec ces nouvelles interfaces, i.e. les distributeurs bancaires. Mais, pour l'instant, vous ne pouvez pas encore changer de "banque", i.e. la référence de vos données personnelles (amis, activités) reste prisonnière du réseau social d'origine (pas d'extraction globale pour rechargement dans un autre réseau).

On a donc fait un pas: les réseaux sociaux leaders (les "Goliath") commencent à partager ce qu'ils ont accumulé avec les sites plus modestes (les "David") mais garde un contrôle sur la globalité des données.

Donc, les réseaux sociauxs deviennent plus "éthérés" mais veulent quand même rester un point de passage obligé pour disposer ultérieurement de leviers de monétisation sur les données sociales de leurs membres quand ces leviers auront été définis. ( je ne pense pas qu'ils le soient aujourd'hui!)

Le nirvana du groupe Data Portability n'est donc pas encore atteint mais ce grand pas en avant est dans la bonne direction... En tout cas, c'est sûrement grâce à ce groupe activiste que cette étape est franchie!

Si l'on revient à la structure en 3 niveaux de plates-formes de M. Andreessen, on pourrait y voir un retour en arrière: ces annonces nous ramènent au niveau 1 alors qu'OpenSocial de Google avait élevé le niveau d'abstraction au niveau 2. Mais, c'est normal: OpenSocial capture les développeurs sur l'infrastructure de la plate-forme. C'est ok pour de petits développeurs tiers isolés bien contents de se voir ainsi enlever un problème.

Mais, à titre d'exemple, pour les Yahoo, Twitter, Ebay & co qui sont les premiers partenaires de MySpace DataAvailability, travailler sur l'infrastructure de MySpace est impensable. Pour préserver leur indépendance et leurs avantages concurrentiels, ils doivent pouvoir obtenir les données MySpace chez eux afin de les intégrer dans leurs applications natives sur leur infrastructure. D'où le retour impératif à une plate-forme de niveau 1 pour cette initiative.

En détails, avec le cas Facebook Connect, les services proposés par ces APIs sont dans plusieurs domaines:
  • Authentification: le réseau social garantit (de manière solide) au site partenaire qui je suis bien qui je prétends en terme d'identité
  • Données d'identité: le réseau social livre au site partenaire mes données d'identité "officielles" (mon nom, ma photo, etc...)
  • Données de mon "graphe social": liste de mes amis avec leurs infos descriptives
  • Données d'activité: ce que j'ai fait et enregistré sur le réseau social d'origine (photos, évènements, etc...)
Bien sûr, une des clefs de ces services est leur rafraîchissement dynamique au fur et à mesure que je les fais évoluer sur le réseau d'origine ou depuis un autre site partenaire.

Concrètement, Techcrunch donne un exemple d'une page Twitter fabriquée en fait à partir de données MySpace:
Twitter devient ainsi plus à jour (pour autant que le profil MySpace soit à jour) en réduisant les efforts de l'utilisateur qui n'a qu'une description à gérer.

Conclusion:
  • en supposant que la "pression populaire" reste suffisamment forte pour faire l'étape ultime de l'extraction complète des données permettant une fluidification parfaite du transfert de sa référence d'un réseau à l'autre, c'est une excellente avancée vers le Giant Global Graph de Tim Berners-Lee.
  • mais cette supposition de "pression populaire" suffisante est la clef de voûte pour la suite: si on s'arrêtait à cette étape, la situation serait finalement pire qu'avant ces annonces. Les Goliaths des réseaux sociaux auraient non seulement capturé les utilisateurs mais ils auraient en plus fait prisonniers les sites partenaires de leurs pseudos-initiatives d'ouvertures!
A nous tous d'être vigilants et actifs pour atteindre cette fluidification totale du transfert inter-réseaux! Même si les géants vont, en arrière-boutique et sans l'avouer, tout faire pour la ralentir au maximum afin de tenter de tenter les avantages financiers maximum du "magma" actuel. Ils ne sont pas là pour le seul bien de l'Humanité....

Source: blog Media & Tech (par didier durand)

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