lundi, septembre 01, 2008

Internet: l'oncle Sam n'a plus les moyens d'être Big Brother!

Un article (et surtout un graphique) très intéressant dans le New-York Times:


Il montre clairement l'évolution de la connectivité intercontinentale de l'internet:
  • il y a 10 ans, l'Internet était une étoile par continent voire par pays autour des USA et du Canada. Tout échange entre 2 pays (ou presque) passait par le coeur (les USA) même si ils étaient voisins
  • maintenant, il est beaucoup plus maillé, ce qui a fait violemment décroître le taux (en bande passante) de connexion vers le continent nord-américain pour tous les continents et leurs pays. Voir les chutes sur le graphique.
Il y a 10 ans, les USA routaient 70% du trafic international (sans extrémité sur leur sol). Maintenant, ce n'est plus que 25%. Cette évolution est par contre naturelle: elle correspond à 100% au développement de la population internaute: la Chine a dépassé les USA (le berceau du Net...) au mois de juin en nombre d'internautes.

Cette topologie était dangereuse: un problème majeur d'Internet USA paralysait la planète. Maintenant, on a un réseau beaucoup plus solide et résilient. Il est d'ailleurs ainsi strictement conforme à sa philosophie architecturale initiale: une résistance maximum aux pannes / destructions par une distribution du contrôle et de la régulation du système dans tous les routeurs qui y participent. C'était le mandat donné à Vint Cerf et Bob Kahn par l'armée américaine quand ils se sont lancés dans la conception du système.

Il est donc quasi-paradoxal de lire dans l'article NYT l'émoi des agences de renseignement américain comme la NSA quand elles constatent que cette nouvelle topologie ne leur permet plus d'écouter aussi facilement toutes les discussions de la planète par des "sondes" simplement placées aux USA, sur le territoire national.

Donc, pour faire une analogie avec le corps humain, les USA ont perdu le contrôle du système nerveux (i.e les lignes télécoms) mais qu'ils se rassurent: avec Google, Yahoo et Microsoft, i.e les moteurs de recherche, ils gardent à 100% le contrôle du "cerveau" car ces moteurs et leurs technologies dérivées (indexation, classement, etc...) représentent directement ou indirectement l'analogue numérique des fonctions du cerveau: captation des stimulations, mémoire, synthèse des informations de base en connaissances, etc....

Et un système nerveux autonome sans cerveau pour le contrôler, c'est inutile ou presque, non? Et tant que l'Europe & Co feront et referont des flops à la Quaero, pas d'inquiétude à avoir autre-Atlantique....

Source: blog Media & Tech (par didier durand)

5 commentaires:

Jean-Marie Le Ray a dit…

Salut Didier,

Une info à mettre en relation avec celle-ci, affaire à propos de laquelle j'essayais d'expliquer à un commentateur critique que la racine actuelle n'était plus l'unique possibilité et que les alternatives ne manquaient pas...

Jean-Marie

Anonyme a dit…

Les États unis n'ont plus le monopole de l'information.

yoda
http://www.ubest1.com

Didier Durand a dit…

Salut Jean-Marie,

On se rejoint toujours sur des tonnes de sujet!
a+
didier

Anonyme a dit…

Et les écoutes des fibres optiques sous-marines ? :-/

http://en.wikipedia.org/wiki/Fiber_tapping

Didier Durand a dit…

Hello anonyme,

Bien sûr que l'on peut écouter les fibres optiques. Il y a sûrement aussi le système Echelon (voir Wikipedia), etc...

Ce n'est pas impossible, c'est juste beaucoup plus cher et complexe qu'une sonde IP chez un ISP...

cordialement
didier