vendredi, février 24, 2006

lestelechargements.com: l'apprentissage (coûteux) de la démocratie directe via le P2P

L'IFPI a récemment publié un rapport mi-figue / mi-raisin: les revenus des téléchargements numériques (chansons, films, etc...) augmentent mais le recours au piratage P2P est encore très (très) fréquent.

Il y a donc beaucoup d'argent qui s'évapore pour l'industrie des médias....

Et bien pas pour tout le monde! Si les données de Pointblog sont exactes , l'agence Publicis a facturé 180'000 euros (!) au ministère de la Culture pour la création et le lancement du blog lestelechargements.com lancé pour favoriser les débats autour de la problématique des droits d'auteurs à l'ère de l'Internet et des médias numériques. Il s'agit de discuter en ligne autour du fameux projet de loi DADVSI.

La première conclusion à tirer (sous réserve encore une fois de vérification des chiffres): Publicis sera l'un des grands bénéficiaires en France du P2P en 2006!

Ce blog du ministère est d'ailleurs déjà très controversé selon ZDNet
: "....le ministre de la Culture a riposté: ce n'est pas un espace de propagande, il est libre et n'est au service d'aucun intérêt particulier ou corporatiste. C'est le premier site réellement pluraliste sur le sujet du téléchargement.

Pour l'instant, le site propose un contenu audiovisuel, décrivant les enjeux du projet de loi, des liens vers des blogueurs, et des vidéos d'artistes (Marc Lavoine, Jean Jacques Annaud). Une seule voix dissidente est officiellement représentée, celle de Guillaume Champeau, responsable du site Ratiatum.com, qui estime que le téléchargement n'est pas du vol, mais «une création de valeur».

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Ce site officiel semble avoir des difficultés à convaincre de son utilité: certains lecteurs de ZDNet.fr ont vite pointé l'absence de forum de discussion. Il est toutefois possible de réagir sous les vidéos, pour commenter les propos des artistes. Des chats sont également en préparation. Les artistes eux-mêmes ne semblaient guère convaincus; Eddy Mitchell et Henri Salvador avouaient ne pas vraiment être au fait des nouvelles technologies."

Et aujourd'hui (2 jours après le lancement...), la situation se tend encore: Guillaume (qui parle sur le blog du ministère) rapporte sur Ratiatum que les commentaires ont été bloqués (en fait relégués dans une partie obscure du site) car ils étaient parfois très (trop) "chauds". Guillaume dit encore "l'auteur de ces lignes aurait aimé continuer à lire les commentaires très souvent passionnés et passionnants des artistes et internautes, mais il se retrouve maintenant avec la désagréable impression de "parler dans le vide".

Finalement, l'apprentissage de la "démocratie très directe" n'est pas aisée pour nos politiques:
  • ils paient trop cher la mise en place des outils de cette nouvelle forme de discussion directe avec la "France d'en bas"!
  • ils ne savent pas encore gérer la véhémence des discussions (elle en prouve pourtant l'intérêt) car ils sont plus habitués aux média mono-directionnels où la réponse des foules est quasi-impossible....
C'est une première: les efforts correspondants sont donc louables! Mais, il reste à apprendre à vivre avec toutes les conséquences d'un dialogue engagé avec les citoyens même désagréable.

La puissance de la blogosphère
(et sa réactivité...) sont une fois de plus démontrées!

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