mercredi, novembre 25, 2009

Karmic Koala depuis un mois dans la famille : Simple comme Ubuntu!

Mise à jour:

Ubuntu party à Paris (Cité des Sciences) ce week-end du 28 et 29.11 2009 pour le lancement de Karmic Koala. Tous les détails dans ce fichier. Présence exceptionnelle de Mark Shuttleworth, le "père" de Ubuntu. Allez-y de ma part...

Billet original:
Fin Octobre 2009 alors que la planète entière (ou presque...) passait à Windows 7, la famille Durand jusqu'à présent équipée de XP a fait un virage à 180°: j'ai installé le nouveau PC familial sous Ubuntu avec sa dernière version Karmic Koala.

Avec le projet NACA (dont nous avons mis les outils de transcodage Cobol > Java en Open Source), j'ai fait prendre à Linux un rôle critique dans le système informatique de mon employeur. Maintenant que Linux semble également mûr pour le poste de travail personnel, il me paraissait logique de lui faire prendre aussi la place de choix dans l'informatique

Le PC acquis pour l'occasion est un clone "no-name" mais haute performance dépouillé de tout logiciel acquis à très bon prix (à cause de l'absence totale de soft) parmi les meilleurs ventes d'Amazon. Il est très standard dans sa config matériel: carte-mère ASUS, etc.

Le dernier service demandé au vieux PC poussif et boîteux sous XP a été de descendre l'image ISO du disque d'installation Ubuntu et de la graver sur un CD.

L'install s'est passée absolument sans souci: quelques paramètres à configurer et le système se met en place automatiquemet en 30 min. Il reboote et c'est fait: tous les dispositifs matériels internes (USB, connexion Ethernet, accélération graphique, disque, etc...) du PC ont été reconnus de même que les périphériques externes: imprimante HP multi-fonctions, disque dur externe USB, micro USB, lecteur MP3, etc.

J'ai ensuite ajouté des utilisateurs distincts pour ma femme et mon fils. Puis, mis en place tous les logiciels dont nous avions besoin pour reconstituer un environnement équivalent à celui que nous avions sur MS-Windows.

C'est là que je vous conseille l'excellent livre (libre lui aussi !) de Didier Roche "Simple comme Ubuntu" sur Framabook: il a été clef pour moi pour préparer cette migration. [Téléchargeable puisque libre mais à seulement 17 euros en version papier. Pourquoi s'en priver ?¨...]

Il présente en effet Ubuntu sous un angle parfait pour une telle migration: j'arrive de Windows, comment je fais pour reproduire mes vieilles habitudes MS-iennes sous Ubuntu? Eh bien, c'est détaillé sur de nombreux chapitres avec en prime un exposé clair (juste un peu biaisé parfois...) des avantages de Linux sur Windows dans ce genre d'activités. Tout ce qu'il faut savoir y est: des heures (jours ?...) de gagnés par rapport à la navigation "à l'aveuglette" dans les forums pour trouver les bonnes équivalences par soi-même.

De plus, parmi ces chapitres, il y a un inventaire dual sur les logiciels de chaque plate-forme par domaines qui propose des équivalences par domaine avec des recommandations pour les "stars" du libre : MS File Explorer > Nautilus, MS-Office > Open Office, MSN Messenger > Pidgin, Scan/OCR HP > Xsane, gestion des podcasts et MP3 > RythmBox + gPodder, etc.... Je ne cite pas Firefox (je suppose que vous y êtes déjà même sous Windows...)

Plusieurs chapitres sont consacrés aux jeux: nous en avons déjà installé quelques-uns. Premières constations: les jeux sous Linux n'ont franchement (plus) rien à envier à ceux sous Windows. Il va nous falloir plusieurs années pour venir à bout de tous ceux qui viennent avec Ubuntu....

La sélection de ses nouveaux outils personnels par popularité est essentielle: le dynamisme d'évolution d'un logiciel libre est toujours très fortement corrélé à la taille de sa communauté d'utilisateurs. Le bouquin ci-dessus est très précieux dans ce domaine.

Le bilan après un mois:
  • Madame Durand (vivant hors de la sphère geek...) est passée en douceur de Windows à Ubuntu: elle a retrouvé des outils équivalents sous Karmic Koala pour ses activités essentiellement bureautiques et internautes. L'ergonomie du bureau et de OpenOffice sont tellement proches de Windows qu'elle s'est à peine rendue compte du passage!
  • ... enfin si, elle s'en est rendu compte: elle ne veut absolument plus retourner à Windows car elle trouve la nouvelle machine hyper-stable et très rapide. On ne sait ce qu'est un reboot: les derniers, c'est EDF qui les fait pour nous dorénavant !....
  • un petit bémol de ma part: on va attendre un peu avant de se prononcer définitivement. Côté rapidité: le PC est tout neuf alors que le vieux avait 5 ans: la loi de Moore est passée par là... Côté stabilité: on verra à la longue car une machine Windows neuve est aussi toujours très stable: c'est au fil des installations hétéroclites et donc du pourrissement progressif de la MS-registry que les choses se gâtent en général. On verra dans quelques mois si Ubuntu lui se bonifie en vieillissant...
  • Un point qui contribue à cette stabilité: seul l'administrateur (donc moi!) peut installer de nouveau logiciels sur la machine via la logithèque Ubuntu donc un meilleur contrôle sur les installations multiples de ma chère tête blonde... En général, le système de sécurité intégré au noyau de Linux (qui vaut 1.4 milliards de dollars si cela peut rassurer) dès sa conception rend le système beaucoup moins vulnérables aux virus et autres malwares.
  • Avec la logithèque Ubuntu, j'ai trouvé un moyen intégré au système d'exploitation pour compléter de manière homogène et cohérente la panoplie des outils que nous utilisons. De plus, avec la taille de cette logithèque, on a l'impression d'avoir trouvée la corne d'abondance ... avec utilisation illimitée et gratuite en prime.
  • Le système de correctifs est très simple: c'est strictement équivalent à Windows Live Update. La machine reçoit automatiquement les notifications de correctifs depuis les dépôts de paquets Ubuntu et les signale (ou les installe automatiquement selon paramètres choisis).
  • Des économies: plus d'achats de nouveaux logiciels mais simplement leur installation à l'envi! Plus d'abonnement annuel à l'anti-virus, aux nouvelles versions des logiciels déjà utilisés, etc... En conséquence plus de craintes de retrouver des logiciels sans licence installlés par Junior via des cracks généreusement fournis par les potes.
Donc, après un mois, franchement aucune ombre au tableau ! Seul bémol à ce jour: être prêt à se débrouiller via Internet quand on a des questions car peu de d'assistance possible dans le voisinage: les grandes chaînes de distribution poussent encore massivement Windows.

Même si j'ai écrit récemment que la taille du logiciel Open Source restait faible par rapport à tout le logiciel commercial et professionnel, elle suffit à combler les besoins de notre famille. Je ne le garantis pas sur les besoins très pointus que vous pourriez avoir.

Conclusion: Ubuntu/Linux n'est plus réservé à des geeks boutonneux à fortes compétences et inclination certaine pour le hack et la bidouille, c'est devenu un système d'exploitation 100% viable pour la station de travail familiale.

Si l'avenir me fait mentir, je reviendrai en toute transparence sur mes soucis dans de futurs billets.....

PS: Si vous prévoyez cette migration sur un PC déjà installé, il y a une solution sans risque pour voir "ce qui va se produire après" sans avoir à changer quoi que ce soit sur votre disque dur: le CD de Ubuntu est bootable.

Vous pouvez donc faire démarrer votre PC actuel sous Ubuntu à zéro risque: bootez juste sur le CD sans rien faire d'autre. Quand Ubuntu a démarré, regardez si tous vos dispositifs matériels sont correctement reconnus (Ethernet, carte graphique, disque dur, USB, etc...). Si c'est bien le cas alors vous pouvez faire une sauvegarde de vos données sur disque USB externe et vous lancer ! Un mode intermédiaire consiste à repartitionner le disque pour avoir un boot dual entre Windows et Linux pendant un petit moment: le temps de s'habituer!

PS du PS: je ne suis pas coupable de la casse ni responsable du support!

Source: blog Media & Tech (par didier durand)

5 commentaires:

Julien a dit…

Bonjour,

Merci pour ce retour d'expérience très précis.
J'utilise Windows7 comme Ubuntu Karmic, et j'aime les deux, mon but n'est donc pas de troller, mais juste d'apporter mon point de vue.

Stabilité :
Il faut avouer que depuis Win2000 (XP pour le grand publique) Windows est stable. Sans trop se tromper, on peut affirmer que seul des pilotes développés avec les pieds génèrent des écrans bleu, tout comme sous un linux d'ailleurs (même si ce n'est pas bleu).

Le poids d'un Windows est (souvent, mais pas seulement) due à l'installation de plein de soft à la con par les "non geek" de la famille.
Sous linux ça n'arrive pas: ils ne trouve pas msnplus ou un pack de smiley à la con sur télécharger.com par exemple.
Ca ressemble fortement à de la stabilité par simple manque de choix (non ce n'est pas un troll), mais c'est appréciable.

Sécurité :
Linux (tout comme MacOS) force juste à être cohérent. Sur XP on peut déjà créer un compte limité (et non admin) pour le reste de la famille, mais peu le font malheureusement. Pourtant, c'est tout aussi efficace.
Concernant l'antivirus, on va négliger l'argument "part de marcher différente", pour rappeler qu'un virus est largement possible sur un Linux si on lance n'importe quoi en tant que root, tout comme sous Windows.
Ubuntu force à faire un sudo, Windows (depuis vista) force à approuver avec l'UAC, c'est pareil.
Windows met juste à porter de clic une bourde, l'ergonomie est peut être une mauvaise chose.

Enfin concernant la logiteque "gratuite sur le long terme" :
On peut tout à fait utiliser des logiciels libre de la même façon sous Windows (OOs, Vlc...). Seule manque une gestion centralisée des mies à jour, et une logiteque unifiée. Mais il faut admettre que si Microsoft le faisait, tout le monde crierai à l'abus de position dominante, et prônerai le libre téléchargement de logiciels hors de la logiteque proposée.
Concernant l'impossibilité d'installer des logiciels craqués par le fils, on peut aussi le voir comme un bénéfice par manque de compatibilité, lui doit être déçu.

Tranquillité dans le temps:
Karmic n'est pas le meilleur exemple. En effet ce n'est pas une LTS, son support ne pourra donc pas rivaliser avec la presque décennie de support de Windows XP.
Les upgrade entre versions seront possibles, mais pas toujours parfaite (en tout cas ubuntu n'est pas encore au niveau de Debian sur ce point).

Pour conclure :
Je dois le rappeler, j'adore Ubuntu (et Debian pour les serveurs naturellement), mais il faut toujours vérifier si un argument pour un OS est aussi valable sur un autre (objectivement), pour ne pas en faire de faux arguments.

Cdt,

Julien

Clément VERMOT-DESROCHES a dit…

Salut Didier,

Trés interessant ton article. Pour ma part, je suis sous Linux quasi 100% du temps depuis mon entrée à l'IUT (bien que je le connaissais déjà et l'utilisais de façon régulière depuis quelques temps déjà), puisque nous utilisons Linux en quasi permanence (sauf en quelques rares exceptions, essentiellement lors de nos premières séances de base de données que nous avons faites sous Access et en TP de gestion de projets car nous utilisons MS Project).

Je me suis offet cet été un petit EeePC, sous Linux bien sur. J'ai remplacé la Xandros de base (trop limitée à mon gout) par une Ubuntu, et j'ai mis la 9.10 la semaine dernière et force est de constater que c'est vraiment adapté à ce genre de machine. On peux facilement "customiser" l'ensemble pour qu'il devienne léger et tourne très bien (notamment coté accès disques, le mien étant un SSD, on peux facilement sous Linux paramétrer le tout pour limiter les écritures, notamment pour moi, pas de swap et modification des tags des partitions pour éviter la mise à jour des dates de consultations, ce qui génère des écritures qui me sont inutiles et évite donc l'usage prématuré des cellules).

Et quand on à besoin de puissance, et bien on se connecte en SSH (graphique ou non) sur la machine desktop restée à la maison depuis l'EeePC et on fait ce qu'on a à faire !

Juste un petit commentaire sur le "fond" de ton article, concernant une différence qui me parait capital entre le système de MàJ de Windows et celui proposé sous Linux. Sous Windows, la mise à jour en concerne (à des trés rares exceptions) que le système d'exploitation de base (et quelques gros outils Microsoft comme Office), tandis que sous Linux, les mises à jour concernent l'ensemble des logiciels installés via le gestionnaire de paquets, autant dire 99% des logiciels que l'on installe sous un système Ubuntu vu la vaste logiteque proposée ce qui permet d'être certain d'avoir toujours un système avec un minimum de failles ouvertes (qui passe son temps à mettre à jour ses logiciels manuellement et systématiquement sous Windows ?).

PS : en grand fan de Google, as-tu testé Google Wave ? Si ça t'interesse, je peux t'envoyer une invitation, car je devrais bientôt recevoir la mienne.

A bientôt
Clément

Didier Durand a dit…

Bonjour Julien,

Tous vos "arguments-contrepoids" sont 100% valides: je me suis juste laissé porté (un peu trop ?...) par l'euphorie du projet qui démarra sans anicroche!

PS: en particulier 100% d'accord sur la problématique insoluble de la logithèque unifiée pour Windows.

cordialement
didier

Didier Durand a dit…

Salut Clément,

Merci pour tes infos complémentaires sur l'aspect Notebook.

Concernant la logithèque, je pense que le commentaire de Julien ci-dessus est très juste: c'est impossible à faire pour Microsoft. Ensuite, le patchwork peu sécurisé que tu évoques en est la conséquence logique.

Pour Wave, je prends l'invit ! (j'en cherche une sans succès depuis qq semaines...)

a+
didier

Unknown a dit…

Messieurs, dames,

vous lire est un vrai plaisir ! Je suis un Windowsien (étudiant de surcroit) qui n'hésite pas à dire du bien de GNU/Linux quand le besoin s'en fait sentir et j'apprécie beaucoup votre point de vue ouvert sur le problème.

Je comprend qu'un passage WinXP > Karmic Koala réserve de bonnes surprises, j'en ai eu aussi lors de mon passage à Vista puis celui vers Sept il y a un peu moins d'un an.

Par ailleurs, je trouve vos arguments très justes sur les 2 facettes de cette rivalité (multitude d'applications = une multitude de raisons d'être déçu / une librairie de paquets = l'impossibilité de trouver certaines applications pour certains besoins précis)

Ce que j'apprécie pour ma part chez Windows que j'ai du mal à retrouver sur une machine propulsée par un manchot c'est la multitude de facettes qu'il apporte suivant le niveau de la personne.

Je me considère comme power-user et je n'hésite pas à utiliser les utilitaires cachés au fin fond du répertoire C:\Windows pour faire ma configuration, à commencer par la console (bien moins manoeuvrable qu'un terminal mais on fait avec...). Mais pour les besoins simples des utilisateurs lambda, le mode graphique leur permet en général de faire ce qui leur plait sans leur faire trop peur avec de la configuration de réseau ou de polices de sécurité (ce sont là des exemples, évidemment).
Je suis moi même cet utilisateur lambda quand je passe de l'autre côté du miroir, et il m'arrive trop souvent à mon goût de peiner à configurer une application ou à répondre simplement à un problème simple.

Je pense de toute façons ne jamais faire le pas, je suis sous Windows depuis mes 4ans (ce qui ne nous rajeunit pas) et je perdrais trop de temps à savoir utiliser cet OS comme j'utilise mon Windows, ce temps je préfère l'utiliser à maximiser le potentiel de ce dernier, comme vous maximisez le potentiel de votre GNU/Linux (et j'en suis la plupart du temps admiratif)

Je clos ce long commentaire (j'espère que vous ne le trouverez pas imbuvable, ma couette m'appelle et je n'ai pas le courage de me relire à fond.) par à nouveau l'expression de ma sympathie pour cette discussion calme et je voudrais conclure sur une note joyeuse :

Je possède moi aussi un compte Gwave et je ne sais que faire de mes invitations (au nombre de 12). Si une d'entre elles vous intéresse, n'hésitez pas à me glisser un petit mot à "niaatan" chez gmail (à vous de reconstituer l'adresse)

Bonne nuit !