C'est pour cela que j'ai exhorté les éditeurs dans mon récent article du magazine IFRA à s'appuyer sur la communauté de leurs lecteurs via les blogs, les mobiles, etc... pour améliorer leur titre!
Récemment, l'exemple du Verdens Gang (VG) allait dans ce sens et sert de référence quasi-mondiale sur ce thème actuellement.
Eh bien, je suis ravi de voir qu'un titre majeur de mon pays d'emploi, Le Matin via sa version gratuite Le Matin Bleu joue la même stratégie à travers le lancement de son initiative BleuBlog qu'il décrit ainsi:
"....le journal souhaite donner la parole aux Romands en lançant un service gratuit de blogs personnels accompagné d’un portail d’agrégation, socle de la future communauté de blogueurs romands.
....Une fois la phase de lancement réalisée et en fonction de l’intérêt démontré par les blogueurs, « Le Matin Bleu » prévoit de publier rapidement les meilleurs blogs, contenus et images dans l’édition imprimée afin d’offrir une tribune libre au « Bleublogueurs ...
lancé le 31 octobre dernier, Le Matin Bleu constitue un succès incontestable. Il peut se prévaloir de plus de 110'000 exemplaires prélevés quotidiennement et plus de 200 000 lecteurs fidélisés, en particulier dans la cible des jeunes actifs urbains... "
Je pense sincèrement qu'ils ont tout juste chez Edipresse, éditeur de Le Matin! Et c'est un avis sincère même si Edipresse est l'un des plus importants partenaires de mon employeur Publiconnect
(vous pouvez si vous le souhaitez prendre cette dernière phrase comme un disclaimer puisqu'on voit maintenant fleurir ces disclaimers dans toute la blogosphère dans un but éthique).
**** Reprise de l'article pour le blog "la révolte du pronétariat" ****liste"
Le cas d'un bloggueur vectorialiste
J. de Rosnay évoque la mutation "des mass médias aux médias des masses": il oppose les "vectorialistes" (les médias traditionnels) au "journalisme citoyen". N'existe-t-il pas cependant un groupe hybride ? Celui, auquel je pense appartenir, des "bloggueurs vectorialistes", à moins que ce ne soit celui des "vectorialistes bloggueurs". Et cette "espèce" n'est peut-être pas aussi paradoxale que cela…
En effet, je travaille pour un groupe suisse de média et publicité. Il fait donc typiquement partie de la communauté des médias "vectorialistes". Et ce sont aujourd'hui clairement leurs fourches caudines, évoquées par J. de Rosnay, qui me donnent un emploi… d'ailleurs passionnant ces temps-ci, à cause du bouillonnement du journalisme citoyen dans l'ère du fameux "Web2.0" (celui de la contribution individuelle)!
Donc, mon "camp" devrait donc être clairement choisi !
Et pourtant, je suis entré dans la blogosphère (comme on entre en religion? ;-) à titre privé mais en accord avec mon employeur, car il existe pour moi une autre vision : celle de la cohabitation, voire de la collaboration, plutôt que celle de l'opposition. En effet, mes billets sur mon blog Media & Tech ou sur le site Agoravox répondent à d'autres. Ils sont ainsi inclus dans les multiples conversations citoyennes. Celles-ci se tiennent actuellement hors des grands médias. Mais, ce n'est - pour moi - qu'un état très temporaire !
En effet, les journaux vont trouver enfin, avec le Web2.0 qui émerge, la bonne réponse à leur quête incessante depuis leur genèse des moyens les plus efficaces pour dialoguer avec leurs lecteurs ! Ce Web 2.0, avec son célèbre "Content is King", permet à M. Tout Le Monde de contribuer sans souci ou contrainte technique. Donc, la presse a maintenant la solution qu'elle attendait : toute la communauté (journalistes traditionnels du titre inclus) pourra poursuivre aisément - moyennant encore quelques avancées - les bribes de conversations qui bourgeonnent sur une multitude de blogs. Et puis, pour ceux qui gardent pour l'instant leurs œillères, cette opportunité actuelle d'améliorer sa place en utilisant les contributions des lecteurs deviendra de toute façon une obligation. Alors…
Il reste cependant un écueil que les deux camps devront surmonter ensemble, même si la coopération étroite n'est pas encore vraiment établie: les "infocapitalistes" devront résister à la tentation de "phagocyter" les grands blogs leaders (modèles de pensée pour beaucoup de nouveaux "journalistes citoyens et pronétaires") en les intégrant dans des sociétés-médias traditionnelles. En effet, ils seraient alors sûrement contraints de devenir "lisses" et plus "politiquement corrects" qu'ils ne le sont parfois actuellement. Mais ce serait de toute façon sans réel effet à terme, puisque leurs rédacteurs, en tout cas les plus "incorruptibles" d'entre eux, fuiraient pour le recréer dans un autre espace virtuel de liberté de parole. Il y aura des "péripéties" de ce type, mais elles ne pourront réellement infléchir durablement le cours des choses: la voix des pronétaires se fera de plus en plus forte, et contribuera à une éthique encore améliorée chez les infocapitalistes !
Pour ma petite personne, six mois de blogging de l'intérieur font maintenant appréhender tous les challenges de cette convergence "vectorialistes+citoyens" et je peux commencer à proposer des solutions crédibles, car fondées sur un vécu personnel.
Donc, objectif atteint !
Mais j'y ai trouvé aussi des "bonus": assouvissement d'un besoin d'écriture, satisfaction de voir l'évolution positive de chiffres d'audience, plaisir de recevoir des commentaires, même si ils peuvent être parfois acerbes…. Le plus motivant de tout, c'est le dialogue : Agoravox et mon blog m'ont permis de trouver des personnes dans toute la France qui partagent les mêmes centres d'intérêts, et d'établir avec elles des contacts solides! Sans cela, je ne les aurais jamais trouvées : les congrès professionnels ne sont pas la bonne méthode (trop de "vectoralistes radicaux"…) et les rencontres de bloggueurs partent un peu en vrac (domaine encore pionnier et "bouillonnant").
De plus, j'ai ainsi l'impression d'avoir "le beurre et l'argent du beurre", en étant impliqué en direct dans le grand débat global, tout en gardant ma qualité de vie des montagnes du Haut Doubs. Pour reprendre la vision de Alphonse Allais au XIXe siècle, le journalisme citoyen permet de "transporter les villes à la campagne", ou tout au moins les conversations sociétales, qui étaient l'apanage des citadins il y a encore peu !
Pour boucler la boucle, il me semble finalement être plutôt un "bloggueur catalyste" ! Et heureux de surcroît, je n'ai donc qu'une seule envie : continuer…
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