jeudi, août 14, 2014

Cloud computing : Amazon AWS aussi gros que ses 4 poursuivants réunis Google, Microsoft, IBM. Salesforce - marché annuel 2014 = 10 milliards d'euros annuels!

Un état du marché des services d'infrastructure de cloud computing (IaaS) fort instructif publié par Synergy Research Group (SRG) :



 En 1 an, les 4 challengers Google, IBM, Microsoft et Salesforce rattrapent le leader incontesté du domaine Amazon AWS, en unissant leur force ... car chacun isolé est encore un tout petit David face au Goliath géant.

C'est certainement Microsoft, le seul avec une croissance à trois chiffres (+164%) qui permet ce dépassement.

Tout ce petit  monde jouit quand même  d'une belle croissance à 2 chiffres... Même pour Amazon, vu la taille énorme déjà atteinte (quasiment un milliard de dollars par trimestre), croître encore de +49% en 12 mois reste une énorme performance !

Cette vitalité très élevée est stimulée par l'adhésion des PMEs qui sont ravies de déléguer le sujet "infrastructure" à des acteurs qui doivent y exceller pour soutenir leur métier de base (cf les propos de E. Schmidt il y déjà un moment). Les grandes entreprises ne les utilisent, elles,  que pour une certaine classe d'applications (web, etc.) "génétiquement connexes" au cloud computing. Par contre, elles sont encore très prudentes pour leurs applications critiques commes celles que nous migrons depuis leur mainframe vers le cloud mais PRIVE : j'ai déjà longuement expliqué pourquoi.

SRG prédit donc un marché 2014 total à 10 milliards de dollars : il pourrait sûrement être massivement plus important si une guerre des prix fratricide, initiée par Google et ayant déjà fait des victimes comme RackSpace , n'était pas en route !

Les services IaaS sont un cas typique de business à effet d'échelle important. Cet effet se matérialise à la fois sur le coût pur des infrastructures qui coûtent forcémment beaucoup moins cher unitairement quand leur volume total est massif mais aussi  sur le côté engineering / administration où les hommes finissent par coûter très (trop ?) chers si les datacenters où ils travaillent n'ont pas l'échelle suffisante pour amortir le prix de leur fortes compétences.

On va donc avoir une très forte concentration de ce marché dans les 24-36 mois à venir : la nuée de micro-opérateurs de cloud computing (pour certains, juste de bon vieux hébegeurs qui surfent sur le buzz du moment) actuellement en pleine effervescence sur la marché va se faire absorber dans le meilleur des cas, anéantir dans le pire des cas par ces mastodontes qui vont tout balayer.

Vouloir jouer au jeu du "cloud computing mode discount", i.e à prix minimal est réservé aux tout grands. Les petits doivent trouver des niches où leurs coûts supérieurs sont supportés par la facturation de services supplémentaires offrant au client un confort supérieur au "matériel (virtualisé) brut" offert par ces géants qui ne souhaitent pas le contact du service : l'API / l'interface web de leur "datacenter programmable" est le niveau maximal d'intimité qu'ils souhaitent avec leurs clients . Ils laissent donc de la place dans des niches pour se différencier par un service VIP.

Mais, jouer leur jeu d'échelle est inaccessible à la vaste majorité des acteurs actuels du marché :  Amazon, Google et Microsoft annoncent des dépenses pharaoniques pour poursuivre leur développement technologique et commercial respectif : 4.6 milliards de dollars cumulés pour les 3 sur le premier trimestre 2014 pour bâtir leurs datacenters et les équiper en milliers de serveurs . IBM est plus "modeste" avec seulement 1.2 milliards pour l'ensemble de l'année pour ses extensions de datacenters

Les rouleaux compresseurs sont en marche : le développement massif du marché d'une  "énergie informatique" en tant que commodité similaire à l'énergie électrique, c'est maintenant ! Mais, tout le monde ne peut pas entrer dans le jeu : le ticket d'entrée limite les acteurs potentiels .

Naissance d'un nouvel oligopole ?


Source: blog Media and Tech (par didier durand)

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