Au mois d'Avril, J. Chirac soutenait publiquement et activement au niveau des instances européennes J.N. Janneney dans sa croisade de réaction à l'initiative Google Print du géant du search.
J.N Janneney en tant que président de la Bibliothèque Nationale de France souhaitait que l'Europe s'unisse pour proposer sa propre initiative de numérisation du contenu des bibliothèques afin que Google ne soit pas le seul à organiser selon sa mission d'entreprise l'accès à l'information de la planète
Dans une interview à la TSR (lors de la sortie de son livre sur le sujet), JNN disait:
"Les bibliothèques apportent généreusement (...) le matériau à numériser et la matière grise à diffuser. Au secteur privé revient le bénéfice, malgré la fausse apparence de la gratuité, de mettre indirectement en vente l'usage de ces livres par l'intermédiaire de la valorisation publicitaire qu'entraîne chaque consultation", résume-t-il.
"Voici que s'affirme le risque d'une domination écrasante de l'Amérique dans la définition de l'idée que les prochaines générations se feront du monde", assure-t-il
Eh bien, le duo Chirac-Janneney a maintenant trouvé des alliés de circonstance dans l'association des 125 éditeurs américains de livres scolaire et universitaires: ils viennent d'écrire hier à Google pour lui notifier qu'ils étaient choqués par le pillage de droits d'auteur en règle de leur matériel auquel le moteur va se livrer en scannant les livres protégés de 3 des 5 bibliothèques partenaires du projet (Harvard, Michigan, Stanford - New-York & Oxford ne fournissent elles que du matériel du domaine public). Les 2 plus véhéments de ces éditeurs ont même demandé à ce que leur matériel soit tenu éloigné des scanners...
Il semble donc finalement que personne ni d'un côté de l'Atlantique ni de l'autre ne soit prêt à laisser une société privée tirée (seule ?) les marrons du feu d'une telle opération de numérisation (les 369 millions de dollars de bénéfice net du T1 2005 font des envieux...) . Et, même la citation de la devise quasi-humaniste de l'entreprise ou de ses filiales proches ne peut dissiper tous les doutes....
Cette lettre va inéluctablement ralentir le processus de ce projet et ainsi donner une chance aux Européens de s'organiser dans un timing plus en phase avec Google qui aura depuis ce courrier plus de mal à pratiquer son "galop" habituel. Ainsi, le récent accord de l'UE au projet Chirac-Janneney aura plus de chances (malgré son train plus "sénatorial"....) de représenter une alternative crédible!
(PS: si on fait le parallèle avec l'affaire AFP, cela fait beaucoup de déboires en peu de temps pour Google autour des droits d'auteur!)
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